Review 2224 : Lamentari – Ex Umbra In Lucem

Lamentari s’inscrit dans l’histoire.

Avec trois EPs à son actif, le groupe Danois composé de Daniel Lønberg (chant, Inacave), Max Uldahl Pedersen (claviers), Emil Holst Partsch (guitare), Thomas Mascagni (batterie, Lysbaerer, Sunless Dawn), Jamie de la Sencerie (basse, Lysbaerer) et Michael Møller (guitare, Sunless Dawn) n’en est pas à son coup d’essai en annonçant Ex Umbra In Lucem, son premier album.

L’album débute par Spiritus Noctis, une introduction inquiétante qui dévoile déjà de premiers éléments orchestraux majestueux avant de s’enflammer sur Tenebrae et ses riffs imposants infusés d’un Black/Death furieux. Des leads malsains et des vociférations puissantes accompagnent notre progression dans cet univers grandiose aux riffs acérés qui alimentent l’agressivité ambiante tout comme sur Tragoedia In Domo Dei où la rythmique accrocheuse se voit ornée de claviers entêtants. Un moment de quiétude intrigant hanté par une basse fretless nous permet de respirer avant que la rage ne refasse surface pour nous emporter dans ses vagues suffocantes qui nous mènent à Intra Muros Mentis et à son introduction en tapping qui colle parfaitement avec l’approche effrénée du morceau. La folie des guitares est rejointe par les orchestrations qui se subliment l’un l’autre avant de renouer avec la fureur parfois pesante puis largement plus sauvage sur Appugno qui laisse les musiciens se déchaîner grâce à des riffs ravageurs. Les influences théâtrales sont autant présentes dans les hurlements que dans les harmoniques hypnotiques avant ce final en apothéose qui nous entraîne vers Dolorum Memoria où l’introduction autorise un moment de flottement dans sa brume. Le chant clair apparaît enfin pour se transformer lentement en grognements pendant que la rythmique lancinante s’installe tout en s’emballant progressivement, créant une véritable tornade de notes qui ne prendra fin qu’avec Spiritus Diurnus, un interlude de choeurs et de cordes assez sombre. La saturation revient avec Arcanum Ignis Animae, la dernière composition où le vocaliste déverse toute sa noirceur sur des riffs impressionnants et rythmés, ponctués de frappes sulfureuses et autres leads perçants.

Lamentari a appris des plus grands noms du Black et Death Metal Symphonique pour nous proposer sa propre interprétation de l’enfer. Ex Umbra In Lucem est loin de l’album long et pompeux, il dévoile au contraire une fureur de chaque instant qui nous insuffle un courage sans limite.

95/100

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