Reprise des activités pour Gurthang.
Actif depuis 2010 dans la scène Polonaise, le groupe qui réunit A.Z.V. (guitare/chant, Beyond Life, ex-Cosmic Despair), G.H. (synthétiseurs, Beyond Life) et Turenn (batterie/basse, Alex Snape, Becomes Astral, Suncross, Unbowed) dévoile en 2024 Martyrium, son huitième album, chez Immortal Frost Productions.
Les ténèbres montent progressivement avec Aesthetics of Solicitude, la première longue composition, laissant l’introduction nous dévoiler un son brumeux et entêtant avant que les parties vocales ne viennent enflammer la rythmique. Ancré dans le Black et le Doom, le son du groupe reste pesant et oppressant, autorisant quelques harmoniques à apporter une touche plus aérienne à la masse malsaine qui se brise pour redevenir mystérieuse avant de s’assombrir à nouveau pour finalement reprendre sa marche à travers le chaos, puis s’apaiser à nouveau en rejoignant Conundrum Unfolds et sa furie. Le morceau est beaucoup plus agressif que le précédent, mais il parvient à recréer l’étouffement avec quelques passages lents, mais le blast revient frapper sans relâche jusqu’aux derniers instants avant de laisser place à Antithesis of Creation qui tisse des sonorités rassurantes avant de nous plonger sans prévenir dans la violence pure. Les hurlements rauques alimentent l’atmosphère pesante de la composition, qui sait également se montrer plus majestueuse, en particulier sur le final qui nous abandonne avec Discernment, sorte d’interlude à la fois lourd et planant où la saturation arrive très progressivement. Le silence s’impose alors avant d’être troublé par In Voidwards Begotten et ses voix étranges qui sortent de l’ombre, parfois entrecoupées par des éruptions de riffs agressifs et écrasants qui s’abattent sur nous sans prévenir, délivrant quelques harmoniques enivrantes qui finiront elles aussi par disparaître.
L’univers de Gurthang est aussi effrayant que fascinant, combinant la pesanteur du Doom avec les sonorités malsaines du Black Metal. Martyrium nous écrase et nous force à contempler sa noirceur avant de nous lacérer grâce à une froideur imposante.
90/100