Review 2249 : Construct of Lethe – A Kindness Dealt In Venom

Fin du silence pour Construct of Lethe.

Après six années d’absence, le groupe mené par Tony Petrocelly (guitare/basse/chant, Near Death Condition), Patrick Bonvin (guitare, Near Death Condition), Kévin Paradis (batterie, Benighted, ex-Agressor, ex-Svart Crown, live pour Ne Obliviscaris) et enfin Kishor Haulenbeek (chant, Ash, Black Harvest) dévoile enfin son troisième album, A Kindness Dealt In Venom, en collaboration avec Transcending Obscurity Records.

Artifice nous enveloppe d’abord dans sa douceur avant que blast, rythmique et hurlements n’explosent, créant immédiatement un important contraste avec l’atmosphère aérienne de la guitare, qui subsistera tout au long du morceau. Le flot de violence évolue en permanence, changeant de rythme avec un naturel étrange avant de passer dans un larsen à la très longue et oppressante Bete Noir où lenteur et dissonance sont utilisées pour nous enfermer dans ce rideau ténébreux. Ses neuf minutes lui donneront l’occasion de s’apaiser ou au contraire de s’enflammer en conservant cette touche de légèreté en fond, mais également des pointes d’oppression comme sur le final écrasant qui donnera naissance à la toute aussi massive Contempt et à ses frappes lancinantes qui répondent à la fureur. Quelques influences plus complexes permettent aux guitares de créer des leads nébuleux qui s’ajoutent au chaos déjà en place, mais qui se brise pour un final mystérieux et presque silencieux qui agira comme un moment de flottement avant que Denial in Abstraction ne prenne sa place en libérant toute son agressivité. Le break bruitiste ne sert qu’à temporiser les prochaines vagues de l’imbroglio qui s’abat sur nous en intégrant un solo étrange, puis la courte Flickering nous écrase à nouveau face contre terre avant de nous molester avec ses orchestrations majestueuses qui se transforment en marche militaire sur I am the Lionkiller pour rejoindre sa rythmique aux percussions marquées. La composition passe rapidement à Labyrinthine Terror où les parties vocales se font plus nombreuses et entretiennent la virulence des patterns aussi millimétrés que sombres désordonnés, nous faisant passer de la rage à l’angoisse avant de laisser place à Monument to Failure. Après son introduction intrigante, le morceau se montre lancinant mais également assez étouffant, notamment grâce aux différentes voix qui interviennent avant l’éruption de Paroxysm as Pragmatism et ses torrents de blast et de tapping. Raw Nerve, Iron Will va nous laisser respirer un temps, puis va revenir à ses tonalités AvantGardistes qui conjuguent parfaitement l’énergie de la rythmique et les guitares volatiles, mais l’album touchera à sa fin avec le duo formé par l’asphyxiante minute de Sacrosanct et celle légèrement plus longue et plus sauvage de Tension – There is Nothing for You Here qui remet la brutalité au centre du son du groupe.

La complexité et la richesse de Construct of Lethe sont à nouveau à l’œuvre sur A Kindness Dealt In Venom. Je ne sais pas si c’est la folie, la fureur ou tout simplement le talent qui s’exprime, mais les musiciens ont pondu ici un album incroyable bien que très difficile d’accès.

90/100

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