Review 2275 : Ende – L’aube des anathèmes

Day 1 - 2 - Ende

Ende nous livre ses secrets.

Après quatre années de silence et de secret, le duo formé par I. Luciferia (guitare/basse/chant/claviers, Reverence, ex-Osculum Infame…) et Thomas Njodr (batterie, Venefixion, ex-Red Dawn…) dévoile L’aube des anathèmes, son sixième album, en collaboration avec Immortal Frost Productions

Le groupe est accompagné en live par Valentin Jung (basse, ex-Red Dawn), RLN (guitare, Nyarlath) et Briac Tvrqvty (guitare, Red Dawn, Smerter).

L’album s’ouvre sur les tonalités inquiétantes de Lilitû et quelques croassement, plus tard remplacés par des claviers majestueux et des chœurs qui feront place aux racines Black Metal envoûtantes dès qu’Union Triomphante ne débute. Les hurlements et le son Old School se combinent naturellement pour délivrer toute la noirceur dont ils sont capables tout en nous captivant avec ses mélodies ténébreuses qui surmontent la rythmique opaque même lors des moments les moins agressifs comme sur le final brumeux qui mène à la furieuse Cabale Nocturne. Le contraste est nous captive à nouveau aisément et emporte notre esprit au fil de ces harmoniques légères qui feront même ralentir la base avant de lui donner une approche lancinante qui se mue en silence quasi-religieux avant d’être piétiné par Indigent où le blast règne, alimentant des riffs effrénés. On sent une dimension mélancolique qui s’exprime sur ce break de claviers et qui reste sur la suite du morceau en se couplant à la violence pour la renforcer avant de laisser place à l’angoissante introduction de Favete Linguis. L’anxiété nous berce jusqu’à la reprise de la rythmique où le vocaliste vocifère pendant que l’instrumentale rugit, encadrée par des passages plus aériens avant son ultime chorale qui assure une parfaite transition avec Eclat de Marbre, où le son se fait plus imposant, mais également plus déchirant et surprenamment plus planant sur les moments d’accalmie. Les parties vocales ajoutent la touche chaotique à l’univers qui défile lentement jusqu’à Renaissance, dernière composition débutée par ses claviers qui rythment notre plongée dans cet océan d’obscurité malsaine où chaque note et chaque frappe se mettent au service de la perfidie avant de s’abandonner au silence.

Le tableau peint par Ende est loin d’être optimiste, mais c’est ce même pessimisme qui nous permet d’entrer véritablement dans leur univers. L’aube des anathèmes s’inscrit déjà dans le haut du panier de l’année.

95/100

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