WitcheR s’attaque aux monstres sacrés du Classique.
Animé depuis 2010 par Roland Nebauer (chant/guitare/batterie, Frozen Wreath, Vrag) et Karola Gere (claviers, ex-Trollheimen), le groupe dévoile Boszorkányszimfóniák, son nouvel EP, après trois albums.
Il devient rapidement évident en écoutant la musique de WitcheR que le groupe est autant influencé par le Black Metal que par les grandes symphonies de la musique Classique. Je n’ai donc pas été surpris de voir que les sept titres de l’album étaient des reprises d’hymnes bien connus, par leur son ou leur nom, et qui comptent parmi les oeuvres majeures de leur style ou de leur époque.
Si on retrouve seulement des claviers sur la majestueuse Hymn of the Cherubim – Op- 41, No- 6- de Pyotr Ilyich Tchaikovsky, le titre colle parfaitement à l’univers du duo, qui va tout de même revenir à ses influences Black Metal avec la Sarabande – Suite No. 4 in D Minor, HWV 437 de Georg Friedrich Händel, ajoutant une batterie pour accompagner la composition, ainsi qu’une saturation brumeuse et glaciale, ce qui lui donne une toute autre allure. La mélancolie nous enveloppe avec les claviers d’Åses død (The Death of Ase) – Peer Gynt Suite No. 1, Op. 46, No. 2. d’Edvard Grieg où les sonorités imposantes sont à l’honneur, puis c’est à nouveau dans la noirceur que les musiciens refaçonnent Spring Waltz (Mariage d’Amour) de Frédéric Chopin, créant un contraste aussi surprenant qu’intéressant. Si la double pédale sublime les harmoniques aériennes, elle disparaîtra à nouveau pour laisser Three Shakespeare Songs: The Cloud-Capp’d Towers – No. 2 de Ralph Vaughan Williams nous envoûter dans son voile lumineux et apaisant avant que l’épique Carmina Burana: Fortuna Imperatrix Mundi – 1. O Fortuna de Carl Orff ne se pare d’une teinte de Black Metal qui lui va à ravir et qui lui donne une ampleur dantesque.
Pour clore l’EP, le groupe nous propose Summernight Melancholy, une composition instrumentale au piano qui débute sous un orage, et qui finira par accueillir quelques cordes pour l’accompagner dans ce moment d’errance.
La musique de WitcheR a toujours été teintée d’influences Classiques, mais cet EP les met directement en lumière. Boszorkányszimfóniák est un hommage plus que réussi aux monstres sacrés qu’il reprend.
85/100