Hellfest 2024 : Jeudi 27 juin

Ça y est, nous y sommes. Le Hellfest Open Air nous ouvre à nouveau ses portes pour une édition 2024 qui s’annonce déjà comme incroyable sur de nombreux points.

Accompagné par Hécate, fidèle corbeau titulaire de son état qui se consacre aux interviews et de la team de choc, Chloé (qui officie habituellement chez les copains de BGP) et Manon, il était impossible de rater cet évènement. Le premier jour est bien évidemment assez léger, car les portes de la cathédrale n’ouvrent qu’à 14 heures, mais il ne sera pas moins important !

On commence dès midi par l’apéritif avec Turtles Jr., premier groupe de la journée à fouler la Hellstage avec leur (Crust) Punk Hardcore venu tout droit d’Indonésie que j’avais découvert l’été dernier. Malgré un peu de retard sur l’horaire annoncé, les quatre gaillards sont motivés, et les riffs sont au rendez-vous sous le soleil, ce qui ne manquera pas de faire (déjà ?!) remuer les plus excités du public, qui se lancent dans une séance de pogo improvisée. Le groupe est content d’être là, et les sourires sont aussi présents que l’énergie brute !

Coupure annoncée donc, le temps de retrouver les copains, d’explorer le site et sa toute nouvelle Gardienne des Ténèbres, mais aussi de faire un peu de shopping en découvrant les aménagements récents, de constater que les premiers rangs des Mainstages sont toujours autant embourbées, et nous revoilà repartis à l’ombre des tentes, j’ai nommé mes très chères Altar et Temple !

La musique reprend avec Wormrot, qui agit cette fois en quatuor avec deux vocalistes : l’allemand Gabriel Dubko, qui remplace le précédent chanteur depuis deux ans, mais aussi Weish, singapourienne dont les hurlements saisissants contrastent avec son style vestimentaire très coloré. Côté musical pas de grande surprise, les quatre musiciens manient la violence avec une efficacité ravageuse, et bien que les morceaux les plus récents offrent quelques passages plus aériens, ce sont les longues phases de blast et de double pédale à toute allure que le public est venu chercher, et il le rendra bien aux groupes en moshant joyeusement pendant que le duo vocal vocifère furieusement !

Changement d’ambiance avec l’arrivée de Morne, que j’étais aussi surpris qu’heureux de voir inscrit au programme de la Temple cette année ! Le dernier album en date des américains m’avait énormément plu, grâce à son ambiance aussi sale que planante, et je constate avec plaisir que le combo parvient à retranscrire cette ambiance oppressante en live ! Entre les cris de désespoir de Milosz Gassan (chant/guitare) et ses camarades, les harmoniques cinglantes sublimées par des lumières bleues épaisses et l’immobilisme d’une foule captivée par ce qui se passe, on comprend sans mal que le groupe fait forte impression auprès du public venu les découvrir.

Retour à la violence grâce à Immolation et à son Death Metal qui affiche fièrement ses pointes de technicité grâce aux guitares hurlantes de Robert Vigna et Alex Bouks qui n’hésitent pas à martyriser leurs instruments respectifs. Ajoutez à ce duo les parties vocales massives et les coups de crinière de Ross Dolan (basse/chant) ainsi que les frappes de Steve Shalaty (batterie), et vous obtenez le parfait tableau pour un son Old School vindicatif qui ne manquera pas de faire des émules dans les premiers rangs, au vu du nombre de headbangers que j’ai pu voir ! Ce n’était ni ma première fois en compagnie des américains, ni ma dernière tant leur son est qualitatif depuis leurs débuts, que ce soit sur album ou en live ! Pour citer le vocaliste, “Let’s get the fucking horns” !

L’atmosphère se transforme à nouveau lorsque les membres de (DOLCH) prennent place sous un bleu apaisant. A l’image de leur musique, les allemands restent très sobres dans leur attitude scénique bien qu’on les sente totalement dans leur monde, notamment le duo formé par M et T (guitare/chant) – les deux vocalistes – dont la complémentarité est aussi sombre que naturelle. On remarquera également l’enchaînement très fluide entre les morceaux qui empruntent tout aussi bien au Black/Doom qu’à une Darkwave occulte, mais qui fascine son auditoire avec un son vaporeux.

On traverse la frontière avec les barons masqués Brujeria qui viennent nous déverser leur Death/Grind sauce mexicaine de la manière la plus brute et groovy possible sous l’Altar pour entamer ce début de soirée. Si dans le pit, ça castagne sévère, Juan Brujo et El Sangrón, les deux chanteurs, ne manquent pas de s’insulter en espagnol entre deux morceaux pendant que leurs camarades  réajustent leur accordage avant d’enchaîner sur le morceau suivant, tout aussi court et accrocheur que le précédent. On ne comprend pas toujours ce qui se passe au niveau du mix, mais une chose est sûre : la violence est de mise !

Je me rend pour la première fois de 2024 sur la Warzone, où je vais enfin mettre fin à la malédiction qui pèse sur Crystal Lake. N’ayant encore jamais vu le combo à l’oeuvre, j’étais très enthousiaste, et malgré le léger retard que le groupe va connaître avant d’entrer sur scène, je n’ai pas été déçu le moins du monde ! Les riffs des japonais sonnent extrêmement bien, et à la seconde où John Robert Centorrino – le nouveau vocaliste du quintet – demande n’importe quel mouvement de foule, vous pouvez être sûrs que la fosse se met à tourner, sauter ou se rentrer dedans avec un entrain communicatif ! Et même si les morceaux ont tous une fin, le chanteur nous rassure à coups de “We are just getting started”, annonçant le titre suivant ses ses moshparts ravageuses qui font de ce show l’un des plus énergiques de ce premier jour ! 

Retour sous les tentes pour ce qui sera mon septième show de Dark Tranquillity, et malgré le fait que j’aime énormément ce groupe… il me sera un peu compliqué de profiter pleinement de ce show. Car même si le son est comme à son habitude excellent, l’intégralité du show restera très sombre tout d’abord (retenez vos jeux de mots). Pourtant, la bande de Mikael Stanne (chant) affiche une détermination à toute épreuve, posant et souriant dès qu’ils le peuvent, à en juger par le “Holy shit! Good evening Hellfest, we’re so glad to be here again” que lâche le vocaliste à la vue de la tente remplie, et si le vocaliste prend souvent le temps de nous remercier de notre présente, le titre suivant est toujours plus féroce que le précédent, confirmant que les suédois sont une valeur sûre du Death Mélodique, mais également du Metal au sens large.

Première expérimentation du festival, et c’est avec la version norvégienne de Shining que la Temple se met au Blackjazz ce soir. Je comprends le principe de ce que propose la bande menée par Jørgen Munkeby (chant/guitare/saxophone) sous des lumières psychédéliques et tout aussi avant-gardistes que la musique qu’elles accompagnent, je reconnais sans mal que les musiciens ont tous un niveau et un professionnalisme incroyable, et j’ai même apprécié certaines parties de ce show aussi fou que millimétré ! Mais… les influences contraires m’ont perdu plus d’une fois, et j’abandonne assez rapidement la mission, ce qui n’empêchera pas le vocaliste et ses camarades de nous qualifier de “Best public in the world”.

Setlist: The Madness and the Damage Done – Fisheye – Exit Sun – Exit Sun Pt. 2 – HEALTER SKELTER – The Madness and the Damage Done Pt. 2 – Blackjazz Deathtrance – Omen – 21st Century Schizoid Man (King Crimson cover)

Je parlais de valeur sûre tout à l’heure au même endroit, c’est donc avec le seul et tout aussi légendaire membre du Big Teutonic 4 que je n’avais encore jamais vu que la tente rouge se refermera, j’ai nommé Sodom ! Bien que le début du set soit un peu lent et orienté Heavy Metal, le sieur Tom Angelripper (basse/chant) et ses gaillards vont rapidement énergiser le tout et nous proposer une setlist aux petits oignons pour les fans de Thrash Metal à l’ancienne, composée uniquement de titres qui – à une seule exception près sur les treize – sont sortis avant 1995 ! Des hymnes intemporels de parfois plus de trente ans qui font headbanguer toutes les générations de metalheads présents devant eux ce soir, et qui auront tôt fait d’exciter la foule comme il se doit.

Setlist: Procession to Golgatha – Christ Passion – Jabba the Hut – The Crippler – Nuclear Winter – Blasphemer – Outbreak of Evil – Proselytism Real – Agent Orange – Conflagration – The Saw Is the Law – Remember the Fallen – Bombenhagel

Dernier show de la journée, et c’est avec la noirceur pas seulement musicale de Cradle of Filth que je prends une dernière fois le chemin de la Temple en attendant le traditionnel titre d’échauffement de Dani Filth (chant) pour commencer à apprécier le show. Les musiciens haranguent une foule présente et visiblement attentive, avec bien évidemment son lot d’excités au centre, mais c’est bel et bien vers le vocaliste très expressifs et sautillant que les regards se tournent, si bien que l’homme se place parfois entre son batteur et sa claviériste pour laisser Daniel Firth (basse), Ashok (guitare) et Donny Burbage (guitare) poser comme ils le peuvent sous le chaos lumineux. Chaque intervention est acclamée, comme ce “How much evil are you tonight?” auquel succèderont les habituels cris perçants et riffs glauques pour un set relativement équilibré, et qui pioche largement dans la discographie des anglais.

Setlist: Existential Terror – Saffron’s Curse – She Is a Fire – The Principle of Evil Made Flesh – Cruelty Brought Thee Orchids – Dusk and Her Embrace – Nymphetamine (Fix) – Born in a Burial Gown – Her Ghost in the Fog – From the Cradle to Enslave

La chaleur fut pesante pour cette première journée, mais le court sommeil sera salvateur. Aucune découverte pour ma part, mais des confirmations en pagaille, notamment celles de Crystal Lake et Morne, qui m’ont particulièrement marqué, et qui ont fait sensation auprès de leur publics respectifs ! Prêts pour la suite ?

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