Ulcerate est prêt à nous hanter à nouveau.
Depuis 2002, le nom du groupe Néo-Zélandais est associé à une musique aussi complexe que torturée. En 2024, Michael Hoggard (guitare), Jamie Saint Merat (batterie, Verberis) et Paul Kelland (basse/chant, The Temple) dévoilent leur septième album, Cutting the Throat of God, chez Debemur Morti Productions.
J’ai été surpris de constater que To Flow Through Ashen Hearts démarre de manière relativement calme, et que malgré l’évidente saturation qui nous guette, ses premières notes sont très douces, très mélodieuses. Mais bien évidemment, la fureur et la complexité viennent troubler le mélange délicat des musiciens, nous faisant plonger avec eux dans le chaos le plus total tout en naviguant dans l’imbroglio qu’est The Dawn Is Hollow et sa dissonance oppressante. Le groupe se plaît à placer quelques parties plus calmes pour nous surprendre, mais c’est bien évidemment la violence est mère de tous leurs vices et elle ne manque pas de nous clouer au sol pour finalement nous laisser respirer avec Further Opening the Wounds et son approche brumeuse qui se transformera en véritable enfer entêtant. On constate une fois encore une dimension assez intrigante, tout particulièrement dans les moments de quiétude comme avec Transfiguration In and Out of Worlds qui démarre de manière assez lente, laissant la batterie enflammer la rythmique avec des accélérations puissantes qu’elle finira par adopter naturellement. La terreur nous happe sans prévenir sur To See Death Just Once, où les musiciens s’orientent sans mal vers des notes angoissantes en intégrant des touches de Black Metal glaciales et imposantes à son mélange protéiforme et lancinant qui va finalement s’éteindre pour laisser place à Undying as an Apparition capturer notre esprit à son tour. Sans attendre, les guitares s’emparent de nous, laissant la section rythmique nous piétiner pendant que les mélodies flottent dans l’air, profitant du break central pour nous laisser contempler leur beauté avant de charger à nouveau jusqu’à Cutting the Throat of God où l’on encaisse de plein fouet des riffs saccadés et imprévisibles qui tissent des mélodies fascinantes pendant que le vocaliste hurle tout son saoul avant de laisser l’instrumentale vivre ses derniers instants.
Alors que la dissonance est relativement en vogue ces derniers temps, Ulcerate revient nous affirmer sa position de leader de la scène. Cutting the Throat of God est une véritable épopée au sein même de la noirceur et de la complexité musicale.
95/100