Review 2305 : Wormed – Omegon

Renaissance de Wormed prévue pour 2024.

Créé en 1998 en Espagne, le groupe connaît un démarrage assez lent, puis se retrouve confronté au décès de son batteur en 2018. Cette année et sous l’égide de Season of Mist, qui les accompagne depuis quelques années déjà, Phlegeton (chant, Altarage, Lifelost, Human Mincer), Guillemoth (basse, Human Mincer), Migueloud (guitare, Human Mincer, ex-Cancer), V-Kazar (batterie, Bizarre, Cancer, ex-Aposento) et D-Kazar (guitare) mettent à feu Omegon, leur quatrième album.

Automaton Virtulague nous présente d’abord une introduction cybernétique avant de laisser les musiciens déverser toute la violence dont ils sont capables dans une rythmique saccadée et complexe. Les sonorités Old School sont présentes, notamment au niveau du chant et de la batterie, mais les guitares adoptent des patterns plus dissonants comme sur Pareidolia Robotica où on constate l’extrême technicité des musiciens à diverses allures, notamment sur les explosions dévastatrices. Quelques effets sont ajoutés par moments à la voix, mais le groupe met également l’accent sur les vagues de fureur avant que Protogod ne vienne prendre sa place pour nous ensevelir sous sa rythmique infernale d’où émergent parfois quelques leads et breaks pesants. Le son disparaît dans le néant, puis est remplacé par Pleoverse Omninertia et ses accents Progressive Death plus éthérés, rapidement écrasés par la puissance brute, le sous-accordage et autre palm-mutes étouffants avant de laisser Malignant Nexus nous offrir un moment de ce qui s’apparente le plus à du répit pendant quelques instants, puis la batterie revient de plus belle renforcer l’interlude. On passe à Virtual Teratogenesis qui revient dans les riffs épais mais travaillés, notamment avec le batteur survolté qui n’hésite pas à déployer tout son talent tout en restant précis avant que Aetheric Transdimensionalization ne vienne frapper et nous envoyer toute son intensité en pleine face, non sans de nombreux changements de rythme. Le final spatial nous conduit à Gravitational Servo Matrix où le matraquage reprend en alternance avec la légèreté brumeuse pour finalement la rejoindre et la corrompre avant de nous laisser sur Omegon, le titre éponyme, et ses sept minutes et demie de dévastation méticuleuse où la double pédale, les samples, les guitares ravageuses et les hurlements se rencontrent et collaborent pour nous abandonner dans un trou noir.

Wormed nous offre un album surpuissant cette année, marquant leur retour avec une pierre en pleine face. Omegon n’hésite pas à piocher dans le chaos du Progressive Death pour appuyer sa violence, mais il le fait bien.

90/100

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