Review 2306 : Akhlys – House of the Black Geminus

Akhlys éveille les ténèbres avec son quatrième album.

Quatre ans après sa précédente offrande noire, le groupe mené par Naas Alcameth (chant/guitare, Aoratos, Nightbringer), Eoghan (batterie, Astraeus, Pile of Priests) et Nox Corvus (guitare, Aoratos, ex-Nightbringer), ainsi qu’Abraxas Nox (basse, Avgrum, live pour Aoratos et Nightbringer) en live dévoile House of the Black Geminus en partenariat avec Debemur Morti Productions.

Les premiers frissons apparaissent dès que les claviers oppressants de The Mask of Night-Speaking débutent, et ils sont renforcés par l’approche majestueuse des riffs, puis par l’éruption de ces hurlements à nous glacer le sang. La longue composition est une véritable procession à l’intérieur même du chaos originel, et tout semble disparaître autour de nous au fur et à mesure que le blast et autres cris bestiaux nous assaillent sous les harmoniques cinglantes, et la déferlante reprend immédiatement avec Maze of Phobetor qui accélère le pas en nous enfermant dans son rideau de noirceur. La composition est plus courte que la précédente, mais également plus virulente, ne nous laissant que très peu de temps mort entre toutes les vagues ténébreuses qui nous emportent vers les tréfonds de dissonance avant d’ouvrir Through the Abyssal Door où les tonalités entêtantes se multiplient. Les instruments fusionnent à nouveau pour ne former qu’une seule et unique projection qui s’enflamme, ralentit et nous lacère à nouveau avant de redevenir grandiose pour finalement nous abandonner avec Black Geminus, un interlude instrumental mystérieux aux influences terrifiantes où de nombreuses volutes bruitistes semblent nous observer, n’attendant que l’ordre de leurs créateurs pour nous fondre dessus. Sister Silence, Brother Sleep prend la suite avec une approche martiale de part les riffs et viscérale grâce aux parties vocales déchirantes avec toutefois une touche de mélancolie lorsque le refrain est scandé. On sent que le morceau ralentit avec le larsen, mais il reprendra de manière plus éthérée avant de s’embraser une dernière fois pour nous mener à Eye of the Daemon – Daemon I où la sensation d’étouffement se fait plus forte, plus imposante et finalement omniprésente, ne laissant que les cris s’échapper du torrent musical que le groupe laisse s’abattre sur nous, l’agrémentant parfois de leads fascinants avant de finalement nous autoriser à reprendre conscience pendant que le néant nous gagne.

J’ai toujours été fasciné par la noirceur d’Akhlys, et j’attends chaque nouvelle oeuvre comme une offrande salvatrice. House of the Black Geminus ne déçoit pas et prouve une nouvelle fois que le groupe est capable de déverser l’essence même du chaos grâce à des compositions époustouflantes.

95/100

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