Review 2310 : Mono – Oath

Mono s’apprête à nous dévoiler son nouvel océan de douceur.

Depuis sa formation en 1999 au Japon, le groupe s’est forgé une solide réputation dans la scène Post-Rock. Pour célébrer leurs 25 ans de carrière, Takaakira « Taka » Goto (guitare/glockenspiel), Hideki « Yoda » Suematsu (guitare/glockenspiel), Tamaki Kunishi (basse/guitare/claviers) et Dahm Majuri Cipolla (batterie) dévoilent Oath, leur treizième album, qui sort chez Pelagic Records, Temporary Residence Ltd. et New Noise, et est annoncé comme la dernière collaboration avec leur ami et producteur de longue date Steve Albini, tragiquement décédé en mai de cette même année.

Comme tout album de musique Post, ce nouveau cadeau que nous offre Mono nous cache quelques secrets tout au long de ses soixante et onze minutes de progression sonore. Si on y voit d’abord un miroir entre les titres Us, Then, et Then, Us, respectivement premier et troisième titres, on se rend également compte de l’évolution sonore des cordes qui accompagnent les quatre musiciens, se montrant aussi mélancoliques que majestueuses et créant parfois même une sorte de dissonance avec les passages les plus saturés, comme sur Run On où le contraste atteint son paroxysme. Les tonalités aériennes sont également mises à l’honneur, en particulier sur Hear the Wind Sing où les harmoniques apaisantes nous parviennent par vagues fluctuantes avant de nous laisser plonger au centre de la tempête pour clore le titre. Le groupe joue beaucoup avec cet effet “oeil du cyclone”, notamment sur Moonlight Drawing qui nous enferme lentement dans son intensité avant de la laisser s’exprimer, puis le titre nous relâche peu à peu jusqu’à sombrer dans le mutisme puis la froideur avec Holy Winter qui nous enchante aisément grâce à des tonalités très lumineuses tout en guidant nos pas jusqu’à la silencieuse We All Shine On. Véritable interlude aussi reposant qu’angoissant, ses huit minutes prennent fin pour nous laisser contempler Time Goes By qui referme l’album en se montrant toujours aussi démonstrative, chose que je trouve relativement rare pour un morceau instrumental, et qui est fait d’éléments très variés pour permettre un embrasement gradué et imperceptible jusqu’à ce que l’étincelle ne décroisse doucement.

La réputation de Mono ne pouvait que nous faire espérer un excellent album, et c’est précisément ce que le groupe nous livre avec Oath. Chaque note est travaillée à l’extrême, chaque silence est religieusement placé, et c’est exactement ce que l’on aime avec le groupe.

90/100

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