Review 2325 : Mourners Lament – A Grey Farewell

Partageons la douleur de Mourners Lament.

Après un moment de silence et suite à son dernier EP il y a deux ans, Marcos Contreras (guitare, Mortajas), Franco Ciaffaroni (basse, Caospectro), Matias Aguirre (claviers, La Fiura, King Heavy, The Ancient Doom), Rodrigo Figueroa (batterie, La Fiura, Marchafunebre, Mortajas) et Alfredo Pérez (chant, Concatenatus, Mournument, Siaskel, Sol Sistere…) dévoilent A Grey Farewell, leur deuxième album studio, chez Personal Records.

Ils sont rejoints par Eduardo Poblete (Wooden Veins, ex-Mourning Sun) aux claviers et Ordog (Caronte, Adkan) au violon.

Le groupe nous inonde de sa mélancolie avec Towards Abandonment, une première composition lente et lancinante où saturation et tonalités claires se mêlent naturellement avant d’accueillir les parties vocales pesantes pour renforcer le son majestueux. Bien que très longue, la composition reste cohérente et nous berce aisément, puis les cinq musiciens nous emportent dans la quiétude avec Changes, où les riffs oppressants sont beaucoup plus sombres, ce qui renforce le contraste avec les moments aériens. Le morceau progresse doucement, nous plongeant parfois la tête sous l’eau lors des moments les plus lourds, mais on parvient facilement à respirer jusqu’à Ocaso qui tisse une certaine noirceur dès ses débuts grâce aux murmures, puis elle s’enflamme lorsque la saturation s’impose. The Clear Distance renoue avec les touches mystérieuses, que ce soit dans l’intensité ou la douceur qui sont reliées entre elles par ces notes de piano planantes rejoignant les harmoniques avant de nous secouer grâce aux sursauts de batterie, puis l’atmosphère s’apaise à nouveau avec In A White Room, dont les premiers moments sont dédiés au silence. Une voix viendra le troubler, ainsi que quelques bruits et notes fantomatiques, puis c’est finalement le groupe au complet qui rejoint le son entêtant pour finalement le rendre plus menaçant, puis inquiétant avant qu’il ne cède sa place à Mass Eulogy où l’on retrouve la traditionnelle alternance entre hurlements et quelques mots qui habitent la composition brumeuse, jusqu’à l’inclusion de cette pointe de Black Metal avant un final grandiose.

La torpeur de Mourners Lament a pris fin avec A Grey Farewell, montrant un groupe en pleine possession de sa tristesse. L’album est aussi fascinant qu’oppressant, permettant aux musiciens de donner vie à leur lenteur majestueuse.

90/100

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