La séance n’est pas finie pour Fulci.
Créé en Italie en 2013 dans le but de rendre hommage au réalisateur Lucio Fulci par Fiore Stravino (chant), Dome Diego (guitare/synthétiseurs) et Klem Diglio (basse), le groupe reste dans la scène underground. Dix ans plus tard, le trio enrôle Edoardo Nicoloso (batterie) et Ando Ferraiuolo (guitare), puis signe en 2024 avec 20 Buck Spin pour la sortie de Duck Face Killings, son cinquième album.
Avec ses quatorze nouveaux titres qui vont d’une cinquantaine de secondes à trois minutes pour le plus long, Fulci joue un Brutal Death Metal parsemé de samples et passages aux claviers relativement étranges mystérieusement signés TV-Crimes. On peut par exemple noter la différence d’ambiance entre la massive Vile Butchery et la dansante A Blade in the Dark, mais ce sont évidemment les sonorités grasses qui prédominent sur la demie-heure que dure l’album, comme en témoignent Fucked with a Broken Bottle et Morbid Lust, deux compositions assez simples mais écrasantes. Même constat sur Maniac Unleashed qui accélère tout de même en proposant des leads plus présents, puis le groupe accueille le rappeur Lord Goat (Non Phixion, Goretex) sur Knife, donnant à la composition une touche bien plus dissonante et inattendue. Slashereality revient à la brutalité saccadée et Old School, puis c’est Wood, vocaliste de Skinless, que les italiens frappent sur Human Scalp Condition, en faisant l’un des morceaux les plus efficaces et accrocheurs de l’album avec Duck Face Killings, le titre éponyme, où l’instrumentale est tout simplement massive. Un sample inquiétant officie sur les premiers instants de Rotten Apple, suivi naturellement de la violence pure, puis c’est avec des riffs plus accessibles que Sadistic Murder nous frappe, non sans conserver les hurlements épais et un break surprise avant la moshpart finale. Retour de l’ambiance perturbante avec Lo squartatore et ses bruits inquiétants, puis Stabbed, Gutted and Loved vient nous rouler dessus sans ménagement avant de s’ancrer dans un son plus planant qui précède Il miele del diavolo, dernière création à dominance électronique où viendront finalement guitares, batterie et même le saxophone de Mario Luce.
Fulci réunit tous les codes du Brutal Death Metal, mais également de l’horreur, faisant honneur au réalisateur dont le groupe tire son nom. On gardera non seulement en tête la violence de Duck Face Killings, mais aussi son ambiance horrifique.
85/100