God Dethroned nous présente sa nouvelle offrande.
En 2024, le groupe néerlandais composé d’Henri Sattler (guitare/chant, ex-Grand Supreme Blood Court), Jeroen Pomper (basse, ex-Icons of Brutality), Dave Meester (guitare, Facelifter, ex-Apophys) et Frank Schilperoort (batterie, ex-Grand Supreme Blood Court, ex-Haliphron, ex-Shining) signent avec Reigning Phoenix Music pour la sortie de The Judas Paradox, leur douzième album.
Les premières notes de The Judas Paradox nous emportent en un rien de temps dans une noirceur hypnotique rapidement renforcée par des parties vocales furieuses, créant une dualité intéressante sur toute la durée du morceau, et que l’on retrouvera également sur Rat Kingdom, où le blast rencontre les mélodies ténébreuses. Le son abrasif et la batterie rapide se retrouvent à la perfection dans les passages accrocheurs ou les refrains saccadés, puis le groupe s’ancre dans une sauvagerie assumée sur The Hanged Man, qui sera à nouveau nuancée par les parties lead travaillées et entêtantes de la deuxième partie. Le final renoue avec la violence pure, puis Black Heart nous autorise un moment de pause avec des claviers planants pour présenter la majestueuse Asmodeus où rage et beauté coopèrent pour créer ces riffs époustouflants. Le flux de la rythmique semble sans fin, nous abreuvant en permanence tout en rencontrant quelques chœurs avant de cesser brusquement, laissant Kashmir Princess prendre la suite avec une dynamique plus vive, notamment au niveau des guitares au groove accrocheur. Des éléments plus dissonants viennent perturber la rythmique avant que le groupe ne s’enflamme à nouveau pour la furieuse Hubris Anorexia, dont le break surprendra par sa douceur, si opposée à sa rage première qui reviendra pour nous accompagner jusqu’à The Eye of Providence. Le groupe nous entoure une fois de plus de ses harmoniques lancinantes avant de laisser libre cours à la violence, sans oublier les pointes mélodieuses travaillées des guitares avant que Hailing Death ne prenne la suite en faisant honneur aux sonorités oppressantes du Black Metal. Quelques choeurs rejoignent parfois la composition, ainsi que des leads relativement doux sur la fin, puis la dévastation reprend avec Broken Bloodlines qui arrive comme un véritable raz-de-marée à l’exact opposé des derniers instants du morceau précédent. Les vagues déferlent en apportant de temps à autres des parties plus apaisantes, puis l’album se referme avec War Machine où les harmoniques criardes se joignent au tumulte général, avec une approche légèrement martiale.
Avec ce nouvel album, God Dethroned nous montre une approche plus mélodieuse du Black/Death, osant les tonalités planantes et douces. The Judas Paradox est à mon sens l’un des albums les plus diversifiés du combo, et son rythme permet de l’apprécier à sa juste valeur.
90/100