Review 2369 : Future Palace – Distortion

Future Palace met le cap sur son troisième album.

En 2024, Maria Lessing (chant), Manuel Kohlert (guitare) et Johannes Frenzel (batterie) continuent leur partenariat avec Arising Empire pour dévoiler Distortion, puis de se lancer dans une tournée européenne.

L’album débute dans la dissonance avec l’introduction d’Uncontrolled, mais les sonorités modernes prennent vite le dessus pour accueillir les parties vocales de Maria, qui passe aisément du chant clair accrocheur au chant saturé hargneux. Le son devient plus pesant lorsque Malphas prend la suite, offrant également des leafs plus complexes et convolutés pour alimenter cette sensation de malaise palpable avant la fureur du break, mais le dernier refrain entêtant nous mène à une sorte de quiétude apaisante sur Panic Paralysis, où les riffs lourds restent relativement simples. Les hurlements apportent la touche agressivité à la composition entêtante avant de laisser les influences Trap teinter The Echoes of Disparity où les musiciens accueillent Charlie Rolfe (As Everything Unfolds), créant un duo intéressant et énergique sur lequel on peut tout autant headbanguer que danser. Dreamstate mélange des sonorités Electro planantes et une rythmique efficace avec les parties vocales, et le morceau passe naturellement d’une atmosphère à une autre avant de revenir aux tonalités mystérieuses sur les premiers instants de Decarabia, où l’ambiance dancefloor reste malgré tout prédominante. L’agressivité refait bien évidemment surface de temps à autres, en particulier sur le break, puis elle devient quasi-permanence avec In Too Deep, laissant les refrains entraînants faire leur effet entre deux vagues de rage avant de revenir à une approche Industrial sur Rays of Light, offrant à la rythmique saccadée de nombreux samples et claviers, créant un relief intéressant sur lequel le groupe joue. La moshpart sauvage fera sans aucun doute son effet avant le passage apaisant et le refrain final, puis l’approche devient plus froide et imposante pour A Fool on a Devil’s Reins, laissant la vocaliste montrer ses talents avec une diversité impressionnante, mais le groupe nous offre à nouveau des tonalités plus calmes lorsque They Take What They Want, créant une sorte de dualité inquiétante lorsque les moments les plus virulents apparaissent. La touche finale est posée par Amethyst et ses nombreuses influences qui rythment la composition tout en lui donnant des teintes accrocheuses en toutes circonstances.

L’approche moderne et accrocheuse de Future Palace est parfaitement gérée entre leurs différentes racines, passant d’un Metalcore énergique à des moments plus émotionnels avec un naturel remarquable. Distortion est certain de plaire à leurs fans !

80/100

English version?

Quelques questions au groupe Future Palace à propos de leur nouvel album Distortion.

Bonjour et tout d’abord, merci beaucoup pour votre temps ! Comment pourrais-tu présenter le groupe Future Palace sans utiliser le mot « Metal » ?
Manuel Kohlert (guitare) : Future Palace est un trio de Berlin, en Allemagne, qui mélange de la musique lourde avec des éléments pop et électroniques. 

Que signifie le nom Future Palace pour vous, et quel est le lien avec la musique que vous créez ?
Manuel : Le nom est parti d’une idée de créer un avenir ensemble en tant que groupe et s’est transformé en un mantra qui signifie le message principal du groupe : croire toujours en un avenir meilleur. 

Le groupe est sur le point de sortir son troisième album complet, Distortion. Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà des retours ?
Manuel : Nous avons vraiment hâte de sortir ces nouvelles chansons et de les jouer en concert. Jusqu’à présent, les réactions ont été excellentes, même si peu de gens ont écouté l’album dans son intégralité. 

Comment résumeriez-vous l’identité de Distortion en trois mots ?
Maria Lessing (chant) : Divers, lourd, psychologique.

Comment s’est déroulé le processus de création de Distortion ? Avez-vous remarqué des changements par rapport aux albums précédents ?
Manuel : Cette fois, j’ai essayé de nouvelles choses pour l’écriture des chansons, j’ai travaillé avec de nouveaux synthétiseurs, des samples et cet album est aussi le premier qui a été entièrement écrit sur une guitare à 7 cordes. Ce qui le rend plus grave et plus lourd, juste par ce choix. Par ailleurs, nous n’avons pas enregistré tout l’album en une seule session comme nous l’avions fait lors de l’enregistrement de notre dernier album Run. Au lieu de cela, nous avons divisé l’enregistrement en plusieurs sessions. 

Qu’en est-il de l’artwork, quelles étaient les directives que vous avez données à l’artiste et comment s’accorde-t-il avec la musique que vous avez créée ? Y a-t-il un concept derrière l’album ?
Manuel : Au départ, nous avons travaillé sur un concept différent qui a évolué vers la pochette qui est maintenant celle qui a été choisie parce qu’elle ne convenait pas. Nous nous sommes donc réunis pour changer les choses. Les couleurs distordues ressemblent au thème de l’album, la police métallique chromée était quelque chose que nous voulions depuis le début. 

Le son du groupe s’inspire du Metalcore, de l’Industrial/Electro et d’éléments modernes, mais comment parvenez-vous à créer votre propre touche ?
Manuel : Je pense que cela se fait naturellement. Nous aimons toujours les accroches fortes et les mélodies qui restent dans la tête. Nous aimons expérimenter avec les genres et les styles, mais au final, cela sonne comme Future Palace.

Avez-vous une chanson préférée sur cet album ? Ou peut-être la plus difficile à réaliser pour l’album.
Maria : Pour moi, c’est Decarabia. Elle est très différente, les paroles sont très profondes et très personnelles pour moi. J’adore la jouer en concert et j’adore la vidéo. C’est une chanson douce-amère et j’aime ce contraste.
Manuel : Pour moi, c’est très difficile de choisir, mais j’ai toujours la chair de poule quand j’écoute Amethyst et In Too Deep

Où trouvez-vous l’inspiration pour créer de la musique ?
Manuel : Il y en a beaucoup. Pour cet album, j’ai écouté activement de nouveaux genres comme le Hardstyle. J’ai également commencé à lire des mangas et à jouer à des jeux de cartes. Quand je repense à l’époque où j’ai écrit la plupart des instrumentaux, c’est aussi parce que nous tournions beaucoup et que nous jouions pour la première fois devant des foules immenses. Cela a certainement joué un rôle dans le processus d’écriture. 

Le groupe travaille toujours avec le label Arising Empire, comment se passe la collaboration avec eux ?
Johannes Frenzel (batterie) : Nous travaillons avec Arising Empire depuis notre premier album Escape, donc depuis presque 5 ans maintenant, et nous sommes vraiment heureux de la façon dont notre relation s’est développée depuis. Pour Distortion, ils donnent vraiment tout ce qu’ils ont et nous sommes vraiment reconnaissants de leur soutien.

Penses-tu t’être amélioré en tant que musicien et compositeur avec ce nouvel album ?
Manuel : Je pense que c’est difficile pour moi de répondre à cette question, car les gens qui aimaient notre musique avant Distortion pourraient avoir à répondre à cette question. Mais je peux dire qu’essayer de nouvelles choses dans cet album m’a vraiment fait du bien et cela compte pour moi. 

Le groupe a déjà donné quelques concerts cette année, mais il a également annoncé une grande tournée européenne pour la fin de l’année. Comment vous sentez-vous lorsque vous êtes sur scène ?
Johannes : Depuis le début de la saison des festivals, nous planifions les détails de cette tournée européenne en ce qui concerne la production, la setlist, etc… Bien sûr, nous devons répéter des chansons que nous n’avons jamais jouées en concert et ce sera excitant. J’ai hâte de monter dans le bus et de commencer cette tournée. Je ne peux pas parler pour les autres, mais quand j’entends notre intro et que je monte sur scène, je suis complètement concentré et dans une zone. C’est surtout pendant l’avant-dernière chanson que je réalise que le concert va bientôt se terminer et que je suis un peu mélancolique. 

Vous avez joué deux fois en France, en 2023 avec Electric Callboy et Blind Channel, puis au Motocultor cette année. Y a-t-il un souvenir particulier de ces concerts qui vous vient à l’esprit ?
Johannes : Mon souvenir particulier du concert de Paris est que j’avais de la fièvre et que j’ai réussi à tenir jusqu’à la fin du concert. Le lendemain, sur le ferry pour le Royaume-Uni, je me suis évanoui et j’ai passé le reste de la journée dans un hôtel beaucoup trop cher à Londres pour me rétablir rapidement. Mais je me souviens encore de l’ouverture du public, c’est aussi ce que j’ai le plus aimé au Motocultor. Beaucoup de gens sont venus à notre séance de dédicaces après le concert pour nous dire qu’ils n’avaient jamais entendu parler de Future Palace auparavant, mais qu’ils avaient adoré ce que nous avions fait sur scène. Convaincre des gens qui ne connaissent rien de votre groupe est un sentiment tellement gratifiant. Le concert en lui-même a été l’un de mes trois meilleurs festivals de l’été, parce que nous étions tous dans le même état d’esprit sur scène et que nous nous sommes bien amusés. 

Y a-t-il des musiciens ou des artistes avec lesquels vous aimeriez collaborer ? Que ce soit pour une chanson ou plus.
Maria : Mothica, Cassyette, Halsey, Bring Me The Horizon et bien d’autres.

Que sais-tu de la scène Metal française ? Y a-t-il des groupes que tu connais et que tu apprécies ?
Johannes : Avec Revnoir, nous emmenons l’un des groupes de Metal français les plus en vue lors de notre prochaine tournée européenne. Plus tôt cette année, nous avons joué aux festival Impericon avec Landmvrks et nous avons enfin pu les voir en concert. Dès la fin de leur set, j’étais sûr que ce groupe serait la tête d’affiche d’un festival dans un futur proche. J’ai également assisté à leur tournée en tête d’affiche et j’ai été époustouflé. Avec Novelists, Revolve et bien sûr Gojira pour n’en citer que quelques-uns, il y a encore plus de groupes de Metal français que j’aime et que j’écoute. 

Si tu devais organiser un concert pour la sortie de Distortion, avec quels groupes aimerais-tu jouer ? Je te laisse créer une affiche avec Future Palace et trois autres groupes !
Maria : Northlane, Nova Twins, Bad Omens.

Dernière question amusante : à quel plat comparerais-tu la musique de Future Palace ?
Maria : En fait, à l’un de mes plats préférés : le rice bowl végétarien. J’utilise beaucoup d’ingrédients différents comme l’edamame, la mangue, les tenders végétaliens, l’avocat et la ciboule + du riz et de la sauce aigre-douce. Je pense que nous apportons beaucoup d’éléments excitants et rafraîchissants, tout en étant portés par une base solide, qui est très appréciée par beaucoup de gens. Un mélange des deux mondes. 

C’était la dernière question pour moi, alors merci beaucoup pour votre temps et votre musique, les derniers mots sont pour vous !
Manuel : Merci de nous avoir reçus ! On se voit en tournée, on a hâte de jouer plus souvent en France.

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