Groza avance en silence.
Mené par P.G. (guitare/basse/chant, live pour Harakiri for the Sky, ex-Atropos Wrath) depuis 2016, c’est entouré par U.A. (guitare/chant), T.H.Z. (batterie, live pour Ellende, Anheim, Death Chamber) et récemment S.R. (guitare, Inumbrate) que le groupe dévoile en 2024 Nadir, son troisième album.
Soul: Inert nous permet de nous accoutumer lentement à la mélancolie tout en créant une progression naturelle vers Asbest où les instruments rejoignent la guitare pour finalement laisser la rythmique s’embraser. Les parties vocales viscérales s’intègrent également au mélange saisissant qui sait autant se montrer agressif que lancinant ou mystérieux grâce à sa dissonance et ses quelques parties vocales samplées avant que l’océan de noirceur ne s’ouvre à nouveau pour nous mener à la majestueuse Dysthymian Dreams. La composition est parfaitement rythmée par les interventions du vocaliste, qui n’hésite pas à nous offrir des hurlements déchirants, mais également un moment de quiétude lors du break où l’on peut respirer paisiblement avant de repartir dans cette danse entêtante qui s’enflamme à nouveau d’un seul coup. Le son ne s’apaisera pas sur Equal. Silent. Cold., où le groupe se fait résolument plus menaçant, laissant ses harmoniques oppressantes compléter une base furieuse qui ne s’arrêtera qu’au milieu du morceau, mais la déferlante reprendra bien vite pour rejoindre un final intense et fédérateur avant de céder sa place à Deluge qui nous propose une courte introduction plus apaisante avant d’affirmer ses racines étouffantes. Le son explose à nouveau et nous emporte dans cet ouragan mélodieux avec pour seul refuge le break qui cède finalement à nouveau aux ténèbres et s’y abandonne totalement pour s’apaiser dans ses derniers instants avant d’accueillir V. Wahntraum (Karg) et Matthias Sollak d’Harakiri for the Sky sur Daffodils, la dernière création, avec laquelle ils rendent hommage à leur ami Mike grâce à des riffs transcendants et un duo vocal incroyablement expressif. Si vous pensiez la première partie du morceau impressionnante, le reste de la composition va littéralement vous saisir à la gorge avant de finalement nous libérer de son étreinte et nous laisser pantois.
Il y a trois ans, Groza affirmait son style en développant des mélodies glaciales, mais le groupe nous confirme aujourd’hui avoir perfectionné son art. Nadir est un album saisissant au rythme parfait, qui nous autorise de brèves accalmies avant de nous replonger dans sa déferlante.
95/100