Live Report : Mennecy Metal Fest 2024 – Day 1

Une fois n’est pas coutume, la mairie de Mennecy, petite bourgade du 91 où j’allais souvent enfant, nous a concocté une affiche très éclectique pour l’édition 2024 du Mennecy Metal Fest, la rendant tout simplement inratable à mes yeux.

Je me rends donc sur place en milieu d’après-midi pour ma rentrée des concerts, en remerciant Gérôme de MusikÖ_Eye pour l’accréditation photo.

On commence à l’heure du goûter avec Witchorious sur la grande scène, formation dont j’entends parler depuis le début de l’année grâce à la sortie de leur premier album, et que je prends donc enfin le temps d’écouter vu qu’ils ouvrent le festival. Le son est gras, faisant honneur à leurs racines Stoner/Doom, ce qui n’empêche pas le trio d’être totalement possédé, en particulier la bassiste et le guitariste, qui proposent des parties vocales entêtantes, principalement claires, mais parfois même en duo. Les influences de la formation comptent également quelques tonalités Psychédéliques, ce qui en fait un très bon début de festival, devant un public malheureusement encore clairsemé.

Nous passons rapidement du côté obscur du Metal avec Sanctuary, que j’ai enfin l’opportunité de voir en live, et qui va nous proposer un voyage musical entre Black, Death et éléments Symphoniques. Malheureusement, les claviers sont aux abonnés absents pour le début de leur set, qui va être principalement focalisé sur une rythmique solide et les vociférations d’Antoine Dumortier (guitare/chant) et l’énergie de Sonny Bellonie (basse/choeurs), qui motive les présents. Le son du set finira par s’améliorer, rejoignant la qualité des albums pendant que les musiciens nous font vivre leurs morceaux dans un set relativement court, mais qui leur permet visiblement de rallier le public à leur cause.

L’univers change encore du tout au tout avec Red Gordon, formation francilienne au vocaliste à moitié masqué, qui ne pourra éviter la comparaison avec des Iowiens à la carrière internationale. Si musicalement parlant on reste assez loin de mon univers de prédilection, le combo rend l’ambiance électrique ! Les riffs sont efficaces, et il ne faudra que peu de temps aux musiciens pour fédérer une fosse désireuse de mouvement, qui répondra évidemment présent aux incitations du chanteur. Ca sautille de toute part, autant sur scène que dans la fosse, et le groove donne rendez-vous à la bonne humeur pendant ce set hautement énergique.

Element of Noise prend la suite avec un mélange entre Thrash et Hardcore avec un soupçon de Death Metal qui reste dans la continuité de la formation précédente, et qui leur permet de toucher rapidement leur public. Les cinq gaillards connaissent leur répertoire, et l’agressivité de leur musique est communicative, que ce soit entre eux ou avec les présents qui ne mettront que peu de temps à suivre le mouvement, et à lancer quelques mouvements de foule plus ou moins organisés sous les invectives du chanteur. Chaque morceau est propice au headbang, et on le ressent aisément aux applaudissements qui les encadrent.

Séance nostalgie avec le Latin Metal d’Ill Niño, formation qui a accompagné mon collège et lycée, et qui a récemment… pas mal changé. Pour cette tournée, les musiciens sont accompagnés par Tommy Vext, vocaliste américain que je suis depuis à peu près autant de temps, et qui prouve une fois de plus sa versatilité en se fondant parfaitement au groove du groupe, incitant la foule à remuer à chaque titre, comme avec ce “Please do it better than Germany!”, où il fera sauter le public. Côté setlist, le groupe a misé sur le côté Old School avec les albums Revolution Revolución et Confession, mais également sur une reprise, la fameuse Zombie de The Cranberries, où le vocaliste nous raconte l’histoire de son père, récemment disparu, à qui il dédiera sa performance, au bord des larmes, mais également un medley de titres Thrash où les mouvements de foule se multiplient, que ce soit les wall of death ou les slams. Sans aucun doute l’une des performances les plus intéressantes de la journée !

Changement total d’univers pour Hypnos, qui ne prend même pas la peine de faire une quelconque entrée de scène : les Tchèques sont prêts, et ils vont nous le montrer immédiatement avec un son épais aux sonorités Old School. Les cheveux en permanence dans le vent de son ventilateur, Bruno (basse/chant) hurle en torturant son instrument pendant que ses camarades headbanguent en jouant, le plus souvent dans le noir, plaçant parfois quelques éléments plus complexes dans leurs riffs. La violence constante leur permet de rouler sur une fosse déjà conquise, et je remarque que le son de la scène s’est encore amélioré, laissant les quatre musiciens intégrer sans mal leurs leads sanglants. Le leader s’adresse un peu à son public en se montrant reconnaissant, mais ce sont leurs rythmiques massives qui parlent principalement pour eux, signant ici une performance dévastatrice.

On revient dans les tonalités plus festives avec Les Tambours du Bronx, qui ont à nouveau sorti le grand jeu pour nous proposer un show visuel. Accompagnés par leurs guitaristes et l’iconique Franky Costanza (batterie), les percussionnistes se relaient pour donner à leurs morceaux ainsi qu’aux reprises des tonalités martiales qui sont immédiatement appréciées de tous… mais qui me laissent de marbre. Pourtant, Reuno (qu’on finira par entendre au bout de quelques titres) et Stef Buriez (chant) se donnent à fond pour faire de la fosse un véritable champ de bataille unifié, mais je laisse les fans en profiter de ce show hautement interactif, et m’accorde une petite pause.

Reprise des hostilités avec Ancient Rites, et c’est un véritable plaisir que de voir les Belges en pleine forme sur la petite scène de Mennecy. Côté son, l’atmosphère pesante des albums est parfaitement retranscrite, que ce soit les harmoniques dissonantes propres au Black Metal ou les pointes de Thrash plus agressives, et le groupe mené par Gunther Theys (chant) n’hésite pas à se montrer toujours plus sauvage. Le vocaliste harangue lors des passages les plus fédérateurs aux côtés des autres musiciens, mais il se trouve de nouveau totalement investi, osant les parties de chant clair les plus planantes, se donnant pleinement sous leur rythmique virulente. Quelques mots en français entre les morceaux nous permettent de souffler, mais la déferlante suivante ne tarde jamais à venir, et on distingue aisément les différentes racines de leurs compositions saisissantes.

Dernier acte de la soirée, la fête à la finlandaise avec Korpiklaani, qui nous sort sans attendre le grand jeu, avec leur énergie positive et contagieuse. Chaque musicien a son petit gimmick personnel, que ce soit la prestance immobile de Cane (guitare) et Jarkko Aaltonen (basse), ou la folie communicative de Jonne Järvelä (chant), qui n’a visiblement pas pris de cours de chant depuis la dernière fois. A ses côtés, Samuli Mikkonen (batterie) propose un jeu très propre, nuancé par les touches entraînantes de Sami Perttula (accordéon) et Olli Vänskä (violon), qui apportent les touches Folk à la rythmique accrocheuse. La fosse est en permanence en train de remuer, danser, slammer ou de se rentrer dedans (parfois même tout en même temps), et chaque titre semble plus accrocheur que le précédent. Que l’on aime ou pas le groupe, il est impossible de leur enlever leur joie de vivre et l’impact qu’ils ont sur leurs fans, visiblement très heureux de leur présence à en juger par le nombre de personnes présentes pour un vendredi soir !

Setlist: Kotomaa – Wooden Pints – A Man With a Plan – Ievan polkka – Gotta Go Home (Boney M. cover) – Aita – Kalmisto – Tuli kokko – Pixies Dance / Juokse sinä humma – Leväluhta – Oraakkelit – Rankarumpu – Viima – Metsämies – Saunaan – Vodka

La première journée du festival s’achève. Placée sous le signe de l’énergie, elle aura bien séduit cette année, et aura commencé à développer chez moi les premiers signes d’un mal très connu, le “damned, j’ai plus vingt ans”. Je retiendrai tout particulièrement deux groupes de ce vendredi, Ill Niño et Hypnos, mais chaque groupe a visiblement tout donné pour rendre honneur au début du week-end !

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