Retour de Servant pour un troisième album.
En 2024, Farago (guitare/chant), Samael (guitare), Thanatos (basse) et Apophis (batterie), tous également membres d’Under the Night Sky, signent chez AOP Records et annoncent la sortie de Death Devil Magick.
L’album débute par la mélodie calme mais sombre de Void qui finira par devenir lourde et lancinante avant de laisser place à Temple où la noirceur s’embrase littéralement pour nous offrir un son perçant ancré dans une dynamique Old School. Les parties vocales renforcent l’agressivité de la composition qui n’hésite pas à user de ses leads cinglants pour avancer jusqu’à Sin, où des claviers rejoignent les quatre musiciens pour créer une approche parfois plus éthérée, contrastant avec les passages les plus furieux. On découvre également un passage intense avant que les musiciens n’accélèrent à nouveau, mais les mélodies ont changé, comme nous le confirme Devil et sa froideur ambiante, qui ne cesse que pour laisser la rythmique exploser et partir à toute allure. Certains passages plus lents permettent au groupe de développer des harmoniques aériennes, tout comme sur les premiers instants de Hope, où la dissonance se développe progressivement, laissant finalement entrer la batterie pour nous aider à nous aventurer à travers cette composition instrumentale. Retour des parties vocales sur Fury où la rage du vocaliste n’a d’égal que la sauvagerie de la rythmique qui entre souvent en éruption et file à toute allure avant de nous dévoiler des mélodies entêtantes comme lors de ce break brumeux. Le son finit par s’éteindre avant de laisser place à Death et à ses choeurs envoûtants qui disparaissent parfois lorsque le groupe intensifie ses riffs, mais l’atmosphère générale reste dans cette opposition entre quiétude et oppression avant que Litany ne débute, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le son ne restera pas calme très longtemps. Les sonorités tranchantes se mêlent à des parties énergiques, mais le break nous offre une accalmie hypnotique qui teintera la partie finale, suivie par Magick et ses sonorités occultes qui nous entraînent vers une section rythmique légèrement plus enjouée que d’habitude, mais qui sera bien évidemment assombrie par des guitares mélancoliques accompagnées des vociférations jusqu’à ce que le son ne sombre dans le néant.
Servant forge son Black Metal avec des mélodies cinglantes et des sonorités agressives, mais également avec une touche de douceur sombre. Death Devil Magick est un album très rythmé qui va sans mal trouver sa place chez les mélomanes.
85/100