Review 2387 : Kanonenfieber – Die Urkatastrophe

La machine Kanonenfieber est en marche.

Mené par le mystérieux vocaliste, compositeur et multi-instrumentiste masqué Noise (Leiþa, Non Est Deus), le projet signe en 2024 son deuxième album Die Urkatastrophe, chez Century Media Records.

Le créateur du groupe officie au chant en live, accompagné de Gunnar (basse/chant), Hans (batterie), Kreuzer (guitare) et Sickfried (guitare). Maik Weichert (Heaven Shall Burn, Extermination Order) est également crédité sur l’album, ainsi que Daniel Bechthold pour l’artwork.

Nous rejoignons le champ de bataille avec Grossmachtfantasie, une introduction inquiétante où un sample vocal en allemand est rejoint par une mélodie entêtante qui explosera finalement sur Menschenmuehle, qui sonne véritablement le début de la bataille. Les choeurs et l’approche martiale font de ce morceau un véritable hymne guerrier où le vocaliste s’épanouit pleinement, profitant des leads dissonants pour nous mener à Sturmtrupp où l’assaut reprend de plus belle grâce à une rythmique surpuissante. Les passages effrénés sont parfaits pour montrer la virulence du groupe, mais ils sont contrastés par des moments plus épurés et oppressants comme le break, ainsi que des refrains fédérateurs, mais Der Maulwurf nous proposera une approche beaucoup plus intrigante et obscure. Le début du titre est réellement angoissant, mais le retour des riffs le rend finalement accrocheur, en particulier sur ce refrain chantant, et on retrouve cette dualité au sein de Lviv zu Lemberg, le morceau suivant, qui nous présente d’abord ses harmoniques apaisantes avant de charger à nouveau, alimentant le chaos ambiant grâce à une déferlante inarrêtable. Le solo mélancolique nous fait changer d’humeur en un rien de temps, mais la rythmique surgit à nouveau pour nous pousser jusqu’à Waffenbrueder où l’on retrouve à la fois la cohésion que le morceau évoque, mais aussi l’agressivité ambiante tout comme sur Gott mit der Kavallerie où on ressent une certaine nervosité, à l’image des chevaux sur le sample introductif. Les parties vocales sont également plus graves, complétant la lourdeur du morceau qui adopte un groove entraînant sur Panzerhenker, tout en restant sur sa rage initiale souvent poussée à toute allure ou avec des parties plus saccadées, mais aussi avec un ton plus solennel sur le break pesant. Ritter der Luefte débute assez lentement et accélère, s’enflammant d’un seul coup pour nous emporter dans sa course vindicative aux leads perçants, puis le groupe nous autorise un instant de répit avec Verdun, un interlude qui permet de temporiser pour l’arrivée d’Ausblutungsschlacht où des orchestrations rejoindront les refrains imposants. Cette composition est sans aucun doute l’une des plus majestueuses du groupe, nous proposant de véritables envolées théâtrales avant de laisser Als die Waffen kamen refermer la marche avec ses notes douces et sa voix rassurante, nous berçant presque avant que le son ne s’éteigne.

Kanonenfieber est une véritable machine de guerre, capable d’enchaîner sans mal sur Die Urkatastrophe une ambiance agressive avec des moments extrêmement mélancoliques. Le groupe est sorti de nulle part il y a quatre ans, et a déjà conquis tous les territoires où il s’est aventuré dans le but d’honorer la mémoire des disparus de la première Guerre Mondiale.

95/100

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