Un an et demi après une des affiches Death et Black les plus impressionnantes de l’année, Cannibal Corpse revient dans la capitale pour renouveler l’exploit côté Death et Thrash !
A leurs côtés, Municipal Waste, Immolation et Schizophrenia, groupes évidemment confirmés dans leurs disciplines respectes. Orchestrée par notre roi-lézard préféré Garmonbozia Inc., c’est à nouveau à l’Elysée Montmartre que le spectacle, évidemment sold-out, s’ouvre ce soir.
On commence donc dans le noir quasi-complet, à l’exception de ces flashs anti-épilleptiques, pour accueillir les belges de Schizophrenia, qui m’avaient laissé une excellente impression l’an dernier au Hellfest, ainsi que sur leurs différentes sorties. Mais ce soir, malgré l’évidente énergie de Ricky Mandozzi (basse/chant) qui n’hésite pas à utiliser alternativement les trois micros placés sur scène pour laisser ses guitaristes arpenter leur espace de jeu et haranguer une fosse encore assez peu remplie… le mix ne leur rend pas hommage. Leur mélange entre Death et Thrash va finalement motiver le public, qui effectuera quelques circle pits et recrachera déjà ses premiers slammeurs, pour le plus grand plaisir des silhouettes des musiciens. Le son s’améliorera très légèrement avant le dernier morceau, mais j’attendrai de revoir le groupe dans de meilleures conditions.
Changement d’ambiance pour l’arrivée acclamée des américains d’Immolation, qui reviennent après cinq ans dans la capitale, pour nous donner une véritable leçon de Death Metal brutal et Old School. Etant habitué de la formation, je remarque immédiatement que leur jeu de scène n’a pas changé : Ross Dolan (basse/chant) reste au centre, s’écartant à peine de son pied de micro pour headbanguer, Robert Vigna (guitare) frappe l’air avec son instrument pendant qu’Alex Bouks (guitare) reste plus calme, posant sur les retours pour placer ses leads sous les frappes toujours aussi précises de Steve Shalaty (batterie). Et le son est relativement bon, permettant aux quatre musiciens d’alterner périodes de violence imposante avec des touches de noirceur inquiétantes, mais le frontman s’autorise également quelques prises de parole entre les morceaux : “You guys having fun? Our first show in Europe was here in 1989!”. Car si en effet leur première apparition hors de leur continent date d’il y a 35 ans, le groupe s’est bien rattrapé, et il reste très apprécié après toutes ces années, nous faisant regretter un set aussi court, bien qu’explosif !
Setlist: Abandoned (sur tape) – An Act of God – The Distorting Light – Kingdom of Conspiracy – The Age of No Light – A Glorious Epoch – When the Jackals Come – Noose of Thorns – Father, You’re Not a Father – Into Everlasting Fire
Passage au moment que j’attendais le moins de cette soirée, le Thrash “festif” (oui Anthony, je te le pique) de Municipal Waste. Si au niveau des lumières, ça s’annonce déjà plus praticable, les musiciens sont également beaucoup plus mobiles ! Si Dave Witte (batterie) est évidemment cantonné à rester derrière son kit, Land Phil (basse/chant) et Nick Poulos (guitare) sont déjà sur le pied de guerre, arpentant la scène pour rejoindre Ryan Waste (guitare/chant) qui reste un peu plus auprès de son micro. Mais le véritable coup d’envoi, et qui lancera également les mouvements de foule, plus ou moins organisés, c’est lorsque Tony Foresta (chant) se place au centre et commence à crier. Mais vous commencez à me connaître, même si les musiciens sont tous à fond et n’hésitent jamais à jouer ensemble, que le public en redemande et que le son est très correct… le mélange entre Thrash, Hardcore et Crossover, je n’en suis absolument pas friand. Est-ce que cela en fait un mauvais show pour autant ? Pas du tout ! J’ai même ri lorsque Tony a demandé “Do you like it? Do you love it? You want to fuck it?” avant que la sauvagerie permanente ne reprenne. Le public semble content, le groupe aussi, c’est visiblement tout ce qu’il fallait !
Setlist: The Executioner – Breathe Grease – Grave Dive – You’re Cut Off – The Thrashin’ of the Christ – Poison the Preacher – Crank the Heat – Headbanger Face Rip – Blood Vessel – High Speed Steel – Wave of Death – Sadistic Magician – Slime and Punishment – Restless and Wicked – Pre-Game – The Art of Partying – Demoralizer – Born to Party
On passe au clou du spectacle, ceux qui n’ont pas non plus besoin d’intro pour arriver et tout casser, j’ai nommé la machine de guerre Cannibal Corpse, qui va nous écraser dès la toute première seconde de leur show. Pour ceux qui n’étaient pas encore au courant, le show se passe en trois phases, toutes menées par le frontman George « Corpsegrinder » Fisher (chant) : une où il headbangue comme un forcené dénué de toute possibilité de courbature le lendemain (tant mieux, vu que ce show est le quatrième de leur tournée), une où il vocifère comme lui seul sait le faire sous son épaisse masse capillaire, et la dernière entre les titres, où il nous remercie à coups de “You guys are always fucking kickass”, proposant même quelques traits d’humour (ou de cris aigus) pour introduire les morceaux. Du côté des musiciens, tout est parfaitement rodé également, que ce soit la précision du tabassage en règle de Paul Mazurkiewicz (batterie), le doigté minutieux d’Alex Webster (basse) qui headbangue à son rythme, la rythmique de l’immobile Rob Barrett (guitare) ou les leads déchirants d’Erik Rutan (guitare), beaucoup plus énergique que ses camarades. Et peu importe le titre où le groupe applique sa recette, le son est excellent, ce qui ne manquera pas de faire réagir l’intégralité de l’assemblée, qui semble un peu trop sauvage pour l’équipe de sécurité, nous faisant alors sortir un peu plus tôt du pit photo pour éponger les nombreux slammeurs. Le groupe applique donc sa mixture pendant une heure et quart, pour le plus grand plaisir des fans. Une valeur sûre, c’est incontestable.
Setlist: Blood Blind – Scourge of Iron – Inhumane Harvest – Chaos Horrific – Death Walking Terror – Disposal of the Body – Pounded Into Dust – Summoned for Sacrifice – Fucked With a Knife – The Wretched Spawn – Unleashing the Bloodthirsty – Pit of Zombies – Kill or Become – Staring Through the Eyes of the Dead – Stripped, Raped and Strangled – Hammer Smashed Face
C’était une évidence, mais Cannibal Corpse a véritablement roulé sur l’Elysée Montmartre ce soir. On notera également la performance acclamée de Municipal Waste et d’Immolation, qui ont assuré dans leur style respectif, mais je reste dubitatif concernant Schizophrenia, à qui je redonnerai facilement une chance. Merci à nouveau à Garmonbozia Inc. pour cette soirée grandiose !