Octobre est un mois relativement maussade, en particulier cette année, et c’est précisément ce mois qu’a choisi AOP Records pour nous présenter sa tournée réunissant Ellende, Groza et Servant.
Aux commandes de cette date qui m’apparaît déjà comme incroyable, notre Roi-Lézard préféré : Garmonbozia Inc., pour une soirée au Glazart !
La soirée débute donc avec Servant, formation allemande qui m’avait convaincu avec son dernier album, et qui monte sur scène avec maquillage, et capuche déchirée pour Farago (guitare/chant), au centre. Mais dès les premiers instants, on se rend compte d’une chose assez cruelle pour le groupe : le mix manque cruellement de puissance côté voix, la rendant parfois très peu audible, au profit d’une rythmique assez solide. Si les leads subissent d’abord le même traitement, le tir sera rapidement corrigé, et bien que certains passages restent un peu brumeux, l’assemblée profite des sonorités occultes des musiciens, bien souvent cantonnés dans l’ombre. Entre deux jets de fumée, le vocaliste n’hésite pas à nous inciter à brandir le poing en l’air avec lui, réservant ses quelques mots pour introduire les morceaux avant de headbanguer lorsqu’il ne chante pas. Bien que (très) court, le show est applaudi.
Setlist: Void (sur bande) – Temple – Empire of Madness – Litany – Devil – The Ultimate Occult Worship – Negate the I
L’imposant pied de micro de Groza est installé, et il est littéralement le seul artifice dont le groupe a besoin pour conquérir le cœur et l’âme de l’assemblée. Le combo entre sur scène encagoulé, comme à son habitude, et l’océan de noirceur s’ouvre à nous sous des flashs lumineux agressifs, alimentés par les hurlements de P.G. (basse/chant), qui a changé d’instrument depuis la dernière fois, complétés par ceux de U.A. (guitare/chant). Si les guitaristes restent principalement sur leurs positions, le bassiste n’hésite pas à headbanguer en se reculant au centre de la scène, nous laissant contempler l’emblème du groupe s’illuminer. Alors que l’on s’attendait à un show glacial, ce dernier nous surprendra à nouveau en lâchant quelques fois “Paris!” pour conserver la ferveur lors de passages légèrement plus calmes, et les poings se lèvent à l’unisson. Le show se poursuit en maintenant une intensité permanente, voyant même P.G. partir quelques instants lors d’un break très doux, mais il reviendra redynamiser le morceau avant de finalement dédier Daffodils, morceau issu de leur dernier album Nadir, à leur regretté ami Mike, parti en octobre dernier, signant à la fois le point d’orgue et le point final d’un concert bouleversant, acclamé comme il se doit.
Le dernier groupe de la soirée n’est autre qu’Ellende, formation autrichienne menée par L.G. (chant) et son costume fait d’os d’animaux qui entre après ses camarades et nous plonge immédiatement dans une mélancolie saisissante. Pas de bassiste sur scène ce soir, les deux guitaristes entourant un vocaliste très mobile et qui n’hésitent pas à arpenter toute la scène pour vociférer, se rapprochant même parfois des premiers rangs avant de se replacer au centre, presque de manière automatique. Quelques brefs remerciements entre les morceaux, et la tornade sombre reprend, ne s’arrêtant que lorsque le vocaliste prendra une guitare sèche pour accompagner ses camarades sur Scherben, rendant le moment très froid et contemplatif. La setlist rend principalement hommage à l’album Todbringer, récemment réenregistré par le créateur du groupe, et les morceaux s’enchaînent sans mal, nous captivant toujours un peu plus à chaque note planante et dissonante de la part des guitaristes qui headbanguent à l’unisson, dictant les embrasements du vocaliste qui n’hésite pas à placer ses hurlements glaçants avant d’annoncer les deux derniers morceaux. Alors qu’il était jusqu’à lors toujours très droit, le chanteur n’hésite pas à s’étrangler avec son câble de micro, renforçant son message pessimiste et mettant fin au concert sous des applaudissements plus que mérités.
Setlist: Intro – Ballade auf den Tod – Der Blick wird leer – Verehrung – Scherben – Freier Fall – Der letzte Marsch – Am Ende stirbst du allein
Rappel: Verachtung – Abschied
La soirée s’achève avec le traditionnel passage au stand de merchandising, où les artistes prennent le temps d’échanger avec leurs fans. Ellende et Groza ont tous deux livré un show spectaculaire, chose que j’attendais bien évidemment de pied ferme, et même si Servant a peiné à convaincre, faute d’un mix hasardeux, le groupe n’a pas démérité. On remercie à nouveau Garmonbozia Inc. pour l’organisation de la date ainsi que l’accréditation photo, et direction la maison !
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