Il y a eu un peu de changement chez Funeral.
Depuis leur dernière parution en 2021, Anders Eek (batterie, Fallen), Rune Gandrud (basse, ex-Mistur) et Sareeta (violon, Ram-Zet, God Of Atheists) ont accueilli Eirik P. Krokfjord (chant, ex-Sarpedon), Stian Kråbøl (guitare, Minas, Kråbøl, Tulus, ex-Sarke, ex-Khold) et Tom Alexander Trones (guitare/chant) avec qui ils ont composé Gospel of Bones, leur septième album, qui sort via Season of Mist.
André Aaslie (Abyssic, Profane Burial) a enregistré les claviers pour cet album avant de quitter le groupe. Espen Ingierd (Two Trains, ex-Beyond Dawn) est également crédité au chant.
L’album débute par la solennelle Too Young to Die où le chant imposant d’Eirik rejoint une instrumentale très calme et apaisante, créant finalement un duo avec Kari Ulfsnes Kleiven, puis avec des choeurs qui alimentent l’aspect inquiétant du morceau. La mélancolie s’efface sur le final, puis renaît avec Yestertear où le vocaliste mène l’avancée pesante à travers les harmoniques entêtantes, découvrant les différents instruments et harmoniques sur son chemin dans les ténèbres. Le titre est relativement court par rapport aux autres, laissant place à Procession of Misery qui devient immédiatement plus imposant et angoissant, mêlant lourdeur et tonalités grandioses pour orner son Doom aux influences Gothiques. On retrouvera tout de même quelques passages légèrement plus bruts et vifs, mais les cordes nous mènent à These Rusty Nails où l’on retrouve l’approche saccadée lugubre qui répond parfaitement aux instants lancinants et cérémonieux renforcés par la saturation. Le groupe nous permettra tout de même un moment de répit avec la courte Ailo’s Lullaby où les violons se répondent, puis c’est à nouveau dans la douceur que nous progressons sur My Own Grave, rencontrant ça et là des moments de flottement entre deux vagues de saturation aux couleurs de la tristesse pure. Un dernier sursaut nous emporte vers To Break all Hearts of Men, révélant une voix étrange et inhabituellement sereine qui marche aux côté de riffs lents, alternant avec les parties vocales habituelles avant de se transformer en duo pour l’ultime partie qui laisse place à Når Kisten Senkes, ou l’apathie est à nouveau de mise. Le solo vif créera un contraste intéressant, mais la rythmique retourne à son rythme de croisière, mais les musiciens alimentent l’aspect entêtant grâce à des sonorités répétitives avant de sonner le glas, et s’abandonner au silence. Three Dead Men mettra fin à l’album en mêlant toutes les voix, qui dansent ensemble dans cette atmosphère morne, apportant une touche de vie macabre à cette atmosphère hiératique, pour enfin la regarder s’éteindre dans un murmure.
La nouvelle cérémonie de Funeral permet au groupe de continuer leur ascension dans la lenteur et la mélancolie, mais avec des éléments relativement nouveaux. Gospel of Bones est parfois très différent des précédents albums, mais sa base lancinante reste hypnotique.
85/100