Review 2429 : Gigan – Anomalous Abstractigate Infinitessimus

Reprise des activités pour Gigan.

Sept années après leur précédente sortie, Eric Hersemann (basse/claviers/thérémine/otamatone), Nate Cotton (batterie) et Jerry Kavouriaris (chant, Elbow Deep, ex-They Die Screaming) sont bien décidés à donner une suite à leur aventure musicale. Leur cinquième album, Anomalous Abstractigate Infinitessimus, sort chez Willowtip Records.

L’album débute avec la transcendante et très longue Trans-Dimensional Crossing of the Alta-Tenuis qui place d’abord un son cosmique dissonant avant de révéler progressivement toute sa violence et sa complexité sous des hurlements massifs. Les musiciens ne manquent jamais de placer une harmonique ou une frappe dissonante, comme sur ce break surprenant avant qu’Ultra-Violet Shimmer and Permeating Infra-sound ne prenne la suite dans des conditions très similaires. Le morceau semble plus virulent, comme en témoigne ces sons modernes et stridents qui accompagne la rythmique explosive, ainsi que les étonnants effets dans la voix, mais Square Wave Subversion vient prendre sa place en dévoilant un mélange bouillonnant tout aussi agressif. Bien que très riches, les riffs sont redoutables, tout comme ceux d’Emerging Sects of Dagonic Acolytes, une création de dix minutes aussi surprenante qu’inattendue, qui débute et se termine avec une brutalité maîtrisée, mais qui est principalement composée d’un long passage inquiétant d’oppression troublante. Katabatic Windswept Landscapes reste dans un registre chaotique mais violent où les capacités des musiciens sont mises à rude épreuve sur un tempo modéré, mais qui accélère à nouveau avec Erratic Pulsitivity and Horror, tout en proposant des harmoniques inquiétantes en arrière-plan. Le morceau reste dans sa dynamique angoissante jusqu’à ce que The Strange Harvest of the Baganoids ne reparte dans des tonalités futuristes, accompagnant l’instrumentale jusqu’à ses envolées les plus vives, mais également sur certaines parties vocales. Le morceau se finit avec la même explosivité qu’il a commencé, puis nous ouvre les portes d’Ominous Silhouettes Cast Across Gulfs of Time où la lourdeur domine, même lorsque les accélérations se font sentir, et que le son devient plus bruitiste et expérimental, avant l’éruption finale.

Si vous n’avez pas peur des morceaux extrêmement denses et complexes, Gigan est assuré de vous plaire. Anomalous Abstractigate Infinitessimus va ravir les amateurs de patterns travaillés et effrayer les néophytes.

80/100

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