Review 2430 : Sordide – Ainsi finit le jour

La nuit tombe pour Sordide.

Trois années après leur précédente production, Nemri (batterie/chant, Iffernet, Mälemort) et Nehluj (guitare/chant, Ataraxie, Void Paradigm), récemment rejoints par Nebersth (basse/chant), continue sa collaboration avec Les Acteurs de l’Ombre Productions pour dévoiler Ainsi finit le jour, son cinquième album.

Des feux plus forts débute avec des bruits de larsen qui nous mènent à la dissonance furieuse, rapidement complétée par les parties vocales brutes, créant un véritable puits d’oppression macabre. La rythmique finira par ralentir, renforçant le climat inquiétant avant de s’enflammer à nouveau pour emprunter au Punk sur Nos cendres et nos rales, une composition énergique dont le chant en français vindicatif nous confirme son énergie soudaine. Les musiciens profitent de la longueur du morceau pour varier la vitesse de leur jeu, passant d’une lancinance oppressante à la vigueur des débuts, puis ils nous hypnotisent avec Le cambouis et le carmin et ses patterns pesants ancrés dans une sorte de léthargie mélancolique. La composition me rappelle ce Black Metal Old School poisseux et ténébreux, même sur l’accélération finale qui mène à Sous vivre où l’apathie reprend de plus belle sous les cris de désespoir du trio, qui reviendra finalement à des accents plus Black’n’Roll avec Banlieues rouges. Le son reste plus enjoué tout en distillant un discours assez pessimiste, mais il redeviendra plus morbide avec la lugubre La poesie du caniveau, qui débute avec cette sauvagerie virulente, mais qui devient progressivement plus dense et lente. On passe à la composition éponyme Ainsi finit le jour qui se voit projetée à toute allure dans une course incontrôlable qui se finira à nouveau en danse sinistre avant que La beauté du desastre ne nous glace le sang avec ses premiers riffs. J’y ressens une touche relativement décadente, ce qui colle parfaitement avec le nom du morceau, mais l’atmosphère chaotique du morceau le rend étrange, tout comme le break minimaliste et inquiétant à la basse et batterie, rejoints par la suite par la guitare avant un dernier sursaut qui se laisse mourir avant de parvenir à Tout est a la mort, la dernière composition, qui cultive cette morosité ambiante avant de laisser les influences DSBM corrompre les parties vocales jusqu’à l’angoisse finale.

Sordide exprime sa propre vision du Black Metal dans Ainsi finit le jour, une approche plus chaotique et pessimiste qu’avant. Les morceaux sont tous emplis d’une certaine oppression, laissant la lenteur nous écraser peu à peu.

80/100

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