Haliphron est lancé.
A peine plus d’un an après leur premier album, Marloes Voskuil (chant, ex-Izegrim), Ramon Ploeg (guitare, Bleeding Gods, ex-Debauchery), Jessica Otten (basse, Bleeding Gods, Dictated, live pour Asagraum et Gaerea) et Jeroen Wechgelaer (guitare, ex-Izegrim), rejoints par Paul Beltman (batterie, Inkarnation, Weapons to Hunt, ex-Sinister), dévoilent Anatomy of Darkness, leur deuxième album studio, illustré par Dimitris Tzortzis (Bleeding Gods, Euphrosyne, On Thorns I Lay…).
David Gutierrez Rojas (claviers/chœurs, Bleeding Gods, ex-Kingfisher Sky) est également crédité.
L’album débute l’angoisse avec Opus Addicere, une introduction sombre mais relativement mélodieuse qui nous emporte vers Silent Escape où les riffs se montrent d’abord majestueux avant de revenir à l’agressivité pure, créant des patterns saccadés solides pour accueillir les vociférations. Une double pédale féroce accompagne les parties lead, mais le groupe revient à une approche plus aérienne sur les refrains avant de laisser place aux envolées épiques de Feasting on Flesh, où l’instrumentale redevient sans attendre très agressive, même lorsque le solo apporte ses touches Heavy perçantes. Black Star prend rapidement la suite avec une marche oppressante rythmée par des parties vocales très présentes, mais aussi des patterns motivants surmontés de claviers avant de nous offrir un court moment de répit avec le sample introductif de Buried Truth. L’extrait qui nous parle de restes humains est rapidement rattrapé par un mélange assez mélancolique qui osera même quelques pointes de choeurs clairs entre les différents hurlements et et riffs efficaces, mais le morceau s’oriente véritablement vers la lourdeur quand les deux voix coopèrent avant de nous lâcher sur Double or Nothing où la déferlante repart de plus belle. Les influences Thrash/Death conservent le côté abrasif de la rythmique, qui deviendra plus douce avec les claviers et le chant lyrique, puis le groupe passe à un groove glacial sur Epitome of Perfection, composition où la section rythmique est mise en avant, mais qui laissera tout de même les cris et harmoniques nous lacérer. Une sirène sonne de temps à autre, annonçant les moshparts, mais le groupe enchaîne déjà avec Art of the Blade, où une voix tempère l’arrivée des riffs, laissant les guitares se mêler aux claviers pour nous assurer des tonalités planantes en permanence. La vocaliste rugit une dernière fois, puis nous laisse avec les premiers instants de l’imposante Anatomy of Darkness où les orchestrations subliment une rythmique ravageuse, mais aussi quelques voix samplées et leads travaillés pour clore l’album en beauté.
Haliphron nous propose avec Anatomy of Darkness une deuxième preuve de sa maîtrise de la violence et de la beauté. Les claviers donnent aux riffs du combo une saveur toute particulière qui n’a rien à envier à leurs pairs, et qui sait se montrer dévastatrice ou au contraire tempérer l’atmosphère lorsque c’est nécessaire.
90/100