Review 2432 : Ataraxie – Le Déclin

La chute est inévitable avec Ataraxie.

Depuis l’an 2000, le groupe venu de Rouen nous conte son désespoir. En 2024, Jonathan Théry (basse/chant, Funeralium, Void Paradigm), Pierre Sénécal (batterie, Hyadningar), Frédéric Patte-Brasseur (guitare, Conviction, Funeralium, ex-Mourning Dawn en live), Hugo Gaspar (guitare, Mälemort) et Julien Payan (guitare, Sordide, Void Paradigm) nous délivrent Le Déclin, leur sixième album, avec Ardua Music et Weird Truth Productions.

Le déclin, titre éponyme de l’album, commence par nous captiver avec quelques notes volatiles rejointes progressivement par les autres instruments dans une lente marche vers les parties vocales. Si les premiers mots sont calmes et solennels, ils sombrent peu à peu dans la folie et deviennent des cris terrifiants en arrière-plan, puis un growl massif qui accompagne la mélancolie permanente jusqu’à une accalmie inquiétante qui volera rapidement en éclats pour sombrer à nouveau dans un désespoir oppressant, suivi par la violence de Vomisseurs De Vide. Si elle s’exprime dans un premier temps par vagues tout en restant lentes et lancinantes, elle finira par devenir plus vive et à exploiter pleinement les racines Death Metal de la formation à grands coups de blast et de riffs efficaces qui secouent régulièrement l’apathie évidente du morceau. Les cris de douleur restent présents en fond, accompagnant notre progression dans la rage dévastatrice, qui prend redevient un rideau brumeux et alangui avant de laisser place à Glory Of Ignominy, dont la progression régulière et entêtante alimente ce climat pesant. La noirceur est une fois de plus brisée par un passage plus doux, puis par un cri de détresse qui remet le feu aux poudres, relançant la lourdeur puis la violence pour refermer le morceau avant que The Collapse ne prenne sa place en nous hypnotisant avec ses leads, mêlés à une rythmique écrasante. On notera des touches dissonantes qui confortent l’aspect chaotique du morceau, que ce soit dans les phases aériennes ou lors des moments plus bruts qui se relaient pour nous emporter jusqu’aux confins du silence après une mélodie certes ténébreuse mais qui nous berce facilement.

Ataraxie continue son chemin dans l’ombre, jouant avec l’oppression, la mélancolie et la douleur comme si ces éléments faisaient intégralement partie de son identité. Le Déclin est un titre parfaitement approprié pour une telle vague de chagrin.

90/100

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