Review 2439 : Doedsmaghird – Omniverse Consciousness

Doedsmaghird est né du chaos.

Suite à la sortie du dernier album de son groupe principal, Dødheimsgard, le vocaliste et multi-instrumentiste Yusaf “Vicotnik” Parvez aka Mr. Vicxit Baba Maharaja (Ved Buens Ende, Dold Vorde Ens Navn, ex-Naer Mataron…) s’associe avec Camille “Ms. Longue Vie Imminent Doom” Giraudeau (Dreams of the Drowned, Veule, Void, Ysengrin, ex-Smohalla, ex-Pilori…) pour créer Omniverse Consciousness, leur premier album, qu’ils sortent avec l’aide de Peaceville Records.

L’album débute dans un climat relativement inquiétant avec Heart of Hell qui débute d’abord avec une introduction cosmique, puis qui dévoile sa face sombre lorsque les cris et les riffs débutent, confirmant une approche à la fois moderne et viscérale. La rythmique irrégulière permet aux claviers d’apporter un semblant d’ordre dans ce chaos mené par les sonorités électroniques, mais le final plus mélodieux nous transporte jusqu’à Sparker Inn Apne Dorer où des sons étranges s’intègrent à une rythmique agressive, se brisant pour laisser le vocaliste intervenir. Le Black Metal dissonant refait rapidement surface, mais il adopte les nuances imprévisibles du vocaliste avant un moment de flottement, suivi par Then, to Darkness Return où on retrouve rapidement les riffs abrasifs et hypnotiques pour un spectacle glacial mais imposant. Le son s’adoucit sur les premiers instants d’Endless Distance, créant un contraste intéressant avec le blast furieux en arrière-plan, mais la saturation reviendra nous hanter en se couplant à des parties vocales rauques, conservant tout de même ces parties apaisantes qui volent au sein de la rythmique. Les grognements rendent le mélange terrifiant, mais Endeavour nous offre une pause bien méritée avec des claviers et un chant clair rassurant, qui ne va pas durer puisque l’on retrouve des patterns effrénés sur Death of Time ainsi que les vociférations déchirantes du vocaliste. Les choeurs rendent l’atmosphère relativement inquiétante, même lors de ce moment planant où les guitares nous envoûtent, mais le morceau deviendra encore plus étrange par la suite, allant jusqu’à proposer des rires d’enfants sur des tonalités dérangeantes avant de revenir à son agressivité originelle. Min tid er omme s’offre l’originalité de placer quelques sonorités Electro plus joyeuses sur une rythmique pesante, rendant le contraste encore plus saisissant, en particulier lors d’un final d’abord minimaliste puis strident, qui déteindra également sur Adrift into Collapse, le morceau suivant, où les guitares perçantes dansent avec la modernité évidente du duo, qui nous fait plonger toujours plus loin dans l’inexplicable. Le break central est tout bonnement glaçant, avec son atmosphère déprimante mais agressive, et le final est aussi doux qu’intrigant, s’enfonçant à nouveau dans l’horrifique avant d’opter pour un climat presque religieux avec Requiem Transiens, outro faite de claviers planants et de choeurs qui nous laisse sortir de ce piège en douceur.

Amis de l’étrange et de l’inattendu, réjouissez-vous : Omniverse Consciousness est de loin l’album le plus fou que vous entendrez cette année. Doedsmaghird n’a aucune limite, et le groupe n’hésite pas à piocher dans ses racines de Black Metal brut comme dans les tonalités cosmiques dérangeantes pour créer son univers terrifiant.

85/100

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