Review 2458 : Paysage d’Hiver – Die Berge

Nouvelle manifestation de Paysage d’Hiver.

Trois ans après son dernier album, le projet porté par le multi-instrumentiste suisse Tobias “Wintherr” Möckl (Darkspace) dévoile son troisième album, Die Berge, chez Kunsthall Produktionen.

Avec ses sept nouveaux titres, dont quatre qui dépassent le quart d’heure, le musicien nous propose plus d’une heure et demie de son ambient ancré dans un Black Metal à la production peu accessible au commun des mortels. Si l’approche Old School participe bien entendu au charme du groupe, on note un contraste entre les riffs brumeux d’où émergent les grognements inquiétants et les claviers beaucoup plus doux, presque même apaisants, qui apparaissent de temps à autre. Si je trouve Urgrund relativement bien rythmé, alternant passages très aériens et vagues de puissance brute, Verinnerlichung est ouvertement plus agressive, n’hésitant pas dans un premier temps à nous noyer très régulièrement sous son blast féroce avant de nous autoriser à respirer. La trilogie centrale débute avec Transzendenz I qui propose quelques pas dans le blizzard avant que les riffs dissonants ne reviennent, abritant quelques parties vocales énigmatiques qui participent à l’atmosphère inquiétante mais fascinante du morceau qui devient de plus en plus majestueux. L’intensité redescend pour laisser Transzendenz II prendre sa place, proposant un son beaucoup plus lent et lancinant, même lorsque la batterie se montre plus énergique, et l’apaisement final arrive sans nous surprendre, rejoignant Transzendenz III et ses sonorités d’abord assez distantes puis qui finissent tout de même par nous envelopper en restant dans des tonalités mélancoliques pesantes. L’apathie prend fin lorsque débute Ausstieg, faisant revenir les cris possédés annonçant la reprise de la violence instrumentale qui interviendra quasi immédiatement et de manière continue, autorisant quelques variations à la batterie vers le centre. L’accalmie rend le son plus mélodieux avant de le briser pour laisser Gipfel l’orienter vers des tonalités somptueuses et hypnotiques, notamment lorsque guitares et claviers se répondent, relâchant peu à peu notre esprit.

Le tableau de Paysage d’Hiver est ancré dans une approche Old School glaciale assez difficile à appréhender, mais qui permet aux plus persévérants de découvrir en Die Berge une beauté insoupçonnée.

85/100

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