Chaos Invocation répond à l’appel.
Deux ans après leur dernier blasphème, M. (chant, ex-Bethlehem), A. (guitare, Porta Nigra, ex-Crescent), Omega (batterie, Darvaza, Frostmoon Eclipse, Moloch, Nubivagant, ex-Blut aus Nord…) et L. (guitare, Ahnenkult, Narvik, Werwolf) recrutent R.K. (basse, Darkened Nocturn Slaughtercult, Purgatory) et signent chez AOP Records pour donner vie à Wherever We Roam…, leur cinquième album.
L’album débute avec la sombre mais apaisante introduction de Wherever We Roam, le titre éponyme, mais la saturation vient finalement hanter la douce mélodie et la transformer en vague de violence cinglante. On retrouve tout de même une certaine harmonie dans la rage ténébreuse du groupe, mais les grognements nous conduisent à Ideal Sodom où l’on retrouve ces touches plus inquiétantes dues d’abord aux leads en triton puis à une guitare torturée qui répond aux vociférations du vocaliste. Golden Gates And Terrene Light propose dans un premier temps une approche plus lente faisant office de marche guidée par les frappes du batteur, mais l’atmosphère reste entêtante, en partie grâce aux harmoniques brumeuses qui nous conduiront à ces accélérations furieuses et parfaitement amenées. Le final nous autorise à respirer un moment, puis Bridges Aflame nous emporte à son tour dans un océan de noirceur dissonante où l’on découvre un tempo parfois survolté mais également des passages plus lancinants avant que les deux éléments ne fusionnent créent une dernière explosion intense. No Throne Withstands revient rapidement à la férocité avec un blast ravageur et des riffs qui suivent parfaitement le rythme en déversant leur puissance impie, puis c’est avec une touche de mélancolie que This World Wants Us Dead s’impose et nous envoûte. Mais la quiétude ne peut durer éternellement, et elle est rejointe par des éléments plus bruts et agressifs, lui donnant des teintes inhabituelles comme lors du passage en chant clair qui nous mène à la majestueuse Only In Darkness qui présente des claviers pour compléter l’imposante rythmique. Cette dernière sera amenée à se briser, temporisant la longue composition qui s’autorise également des moments hypnotiques, donnant une nouvelle chance au chant clair ainsi qu’aux harmoniques aériennes, mais également à une approche très agressive sur ses derniers moments, avant de laisser Engravings Of The Quivering Pedestal revenir dans des tonalités entêtantes, faisant de leur déferlante un moment prenant pour refermer cet album.
Bien que profondément ancré dans la violence, Chaos Invocation sait également tisser des passages plus envoûtants et intenses grâce à des harmoniques planantes, et quelques parties de chant clair hypnotiques. Wherever We Roam… se savoure plus intensément à chaque écoute.
90/100