Review 2465 : Ershetu – Yomi

Ershetu évolue.

Après un premier album acclamé en 2023, Void (concept/paroles) fait appel à Sacr (composition/arrangements), Vindsval (chant/guitare/basse, Blut aus Nord, Forhist) et Intza Roca (batterie/percussions) pour créer Yomi, leur deuxième album qui explore le folklore japonais, et qui sort chez Debemur Morti Productions.

Ketsurui nous offre très rapidement les sonorités inquiétantes du Pays du Soleil Levant avant d’y mêler la puissance brute d’un Black Metal imposant où se perdent hurlements et murmures brumeux. Les leads perçants apportent la touche épique aux riffs sombres mais dépaysants qui abritent les différentes voix et chœurs envoûtants, puis le morceau prend fin pour laisser Jikoku déferler après une courte introduction apaisante. La rythmique massive nous emporte sans mal tout en plaçant habilement des touches folkloriques entêtantes plus joyeuses, alimentant le contraste avec la rage majestueuse qui domine l’océan de noirceur avant de laisser place à Sekiryo avec un gong et quelques sons de shamisen. L’oppression et la saturation refont bien évidemment très vite surface pour envelopper la composition de leur atmosphère pesante, mais elle reste tout de même relativement apaisante grâce aux instruments traditionnels avant de redevenir plus inquiétante avec Abikyokan. La saturation s’impose d’un seul coup et nous captive, laissant s’échapper quelques gémissements avant de révéler les éléments plus bruts, puis de nous offrir une pause bien méritée, ne revenant dans la fureur qu’avec cette approche plus lumineuse et surprenante avec très peu de parties vocales. Le final s’éternise avant de nous jeter sous le voile ténébreux de Kagutsuchi qui se montre immédiatement très agressif tout en nous hypnotisant grâce à ses harmoniques aériennes, et le morceau passe véritablement en un instant, nous permettant de rejoindre Nenokatasukuni, la dernière composition. Nous sommes accueillis par quelques percussions faisant penser à un rituel, mais la rythmique deviendra beaucoup plus énergique, faisant penser à une sorte de folle danse dans laquelle sauvagerie et quiétude se côtoient et se répondent successivement, accueillant des vagues de choeurs pour finalement nous libérer avec les sonorités asiatiques.

On se laisse facilement happer par l’univers singulier d’Ershetu, qui parvient sans mal à teinter son Black Metal Atmosphérique de ses touches folkloriques. Les amateurs de sonorités japonaises seront ravis par Yomi, qui reste tout de même très sombre.

90/100

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