Review 2478 : Conjonctive – Misère de Poussière

Conjonctive frappe à nouveau en 2024.

Après une longue période de silence, le groupe suisse mené par Sonia (chant), Randy (chant, Voice of Ruin), Yannick (guitare), Raph (guitare) et Guido (batterie) a terminé de travailler sur Misère de Poussière, son troisième album.

Je découvre pour ma part le groupe avec Il Pleut sur les Cendres, un premier morceau assez sombre mais également très violent qui tire profit de la diversité entre les deux vocalistes pour créer un échange sous la rythmique puissante. Les racines Deathcore sont parfaitement exploitées pour créer un mélange accrocheur et parfois très lourd qui se propage à Summer Hunt après un moment de dissonance entêtante tout en piochant dans ses influences Hardcore pour placer des passages bruts. L’alternance énergique est certaine de faire mouche en live, tout comme le groove oppressant que l’on retrouve sur Misère de Poussière, titre éponyme explosif et étouffant qui nous frappe en continu sans ménagement. Le chant en français renforce la noirceur évidente sans renier la force des riffs saccadés que l’on retrouve également sur Ombre et Ordure, où le groupe dévoile quelques infrabasses particulièrement efficaces pour nous faire remuer avant des moments ténébreux. On enchaîne sans attendre avec la courte Dying Melody qui frappe dès ses premiers instants avec toute la rage possible, tardant à intégrer les harmoniques entêtantes avant de les multiplier sur Minuit, entre les épaisses vagues de riffs remuants. Quelques traces de chant clair apparaissent pour créer un effet horrifique, mais le son devient plus accessible avec Décembre Noir, osant même les teintes Prog sur l’introduction avant de lâcher la déferlante à toute allure. Le growl de Randy est mis à l’honneur sur Un Dimanche Sanglant, répondant au scream sauvage de Sonia que ce soit dans les moments de fureur ravageuse ou les courts moments de quiétude enivrante qui séparent les éruptions, puis on se retrouve projetés sur Nocturnal Terror, une composition qui joue également beaucoup sur les changements de rythmes, mais qui passe elle aussi assez vite. Le dernier assaut s’appelle Au Royaume des Ombres, et il marque la fin de l’album avec une pesanteur intense, que ce soit au niveau du chant ou de l’instrumentale, torturée entre les deux univers du groupe.

Conjonctive réussit son retour avec un album surpuissant, qui fait autant la part belle au Deathcore qu’à ses influences sombres. L’alternance anglais/français fait de Misère de Poussière un album assez varié mais imposant.

90/100

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