Live Report : Draconian + Nailed To Obscurity + Fragment Soul – Backstage by the Mills

La fin de semaine est enfin là, et avec elle la mélancolie que nous proposent Draconian, pour célébrer leurs trente ans de carrière. À leurs côtés, Nailed To Obscurity, formation allemande qui m’avait déjà conquis avec leur précédentes sorties, et les grecs de Fragment Soul, que Je m’apprête à découvrir.

L’anniversaire des suédois se déroule à guichet fermé, et a été fixé au O’Sullivans Backstage by the Mills, et l’organisateur n’est autre que le merveilleux Garmonbozia Inc.

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Le show débute alors dans une pénombre maîtrisée pour Fragment Soul, un sextet qui combine Doom Metal et de longs patterns Prog mené par le duo vocal Marc Durkee et Tamara Filipovic. Bien qu’un peu statique au début, collant à l’esthétique mélancolique de leur style lancinant, la performance sera de temps à autre énergisée par un bassiste qui tente tant bien que mal de motiver une fosse attentive. Entre les morceaux, le vocaliste prend brièvement la parole, nous saluant en français suivi d’un très solennel “Thank you for listening”, puis la douceur musicale reprend, toujours bardée des touches plus entêtantes des influences Prog qui allongent les morceaux et permettent aux musiciens de nous montrer leurs compétences entre les parties chantées complémentaires des deux vocalistes. La performance prendra fin après cinq morceaux, et sera bien entendu applaudie.

Setlist: All That I Despise – A Soul Inhabitating in Two Bodies – The Pain Ceased – A Choice Between Two Evils – Eternal Night in Death

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La scène semble légèrement plus praticable pour le quintet Nailed to Obscurity, qui ne perd pas un seul instant pour nous enfermer dans la noirceur de son Doom teinté de Black et de Death Metal. Raimund Ennenga (chant) n’hésite pas à lever le poing et à headbanguer lorsque la rythmique devient plus brute et agressive, et la fosse le suit dans ses éruptions de fureur maîtrisées qui se traduisent par des hurlements surpuissants. Les rares moments d’accalmie sont occupés par des parties lead transcendantes, et le vocaliste prend également le temps de nous remercier entre les morceaux, cultivant l’aspect ténébreux du groupe. Pendant les morceaux, les guitaristes et le bassiste n’hésitent pas à jouer ensemble ou à se placer à l’avant de la scène, haranguant le public pour rendre le show un peu plus interactif, créant un contraste avec les éléments brumeux et dissonants mis en place. Bien que le set soit un peu trop court à mon goût, il était tout bonnement parfait, et sera acclamé comme il se doit.

Setlist: Separate Ways (Journey song sur bande) – King Delusion – Clouded Frame – Resonance – The Aberrant Host – Liquid Mourning – Protean – Deadening – Road to Perdition – Separate Ways (sur bande)

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On passe alors à ceux que toute la salle attend de pied ferme, massé devant la scène, les suédois de Draconian, qui commenceront d’ailleurs leur concert avec un peu d’avance. Si les musiciens sont immédiatements habités par leurs riffs mélodieux et désespérés de The Cry of Silence, issu du premier album du groupe, les vocalistes restent dans leurs rôles respectifs : Anders Jacobsson se cramponne à son pied de micro sous sa capuche en growlant, laissant Lisa Johansson dévoiler toute sa douceur apaisante avec une justesse inégalée. Le duo fonctionne très bien, proposant une alternance naturelle qui se lie à la perfection avec les parties rythmiques, explorant la discographie du groupe qui a basé sa setlist sur une majorité d’anciens morceaux, chose qui fera plaisir aux amateurs de la première heure, comme en témoignent les cris stridents qui retentissent à l’annonce de certains morceaux. La communication entre les morceaux reste assez minimaliste remerciant nous remerciant de notre présence pour célébrer ce trentième anniversaire du groupe fondé par Johan Ericson (guitare) et laissant aux musiciens le temps de reprendre leur souffle avant d’enchaîner, mais le son est globalement très bon, malgré quelques petites faiblesses du côté du chant clair d’Anders, parfois également aidé par Niklas Nord (guitare) pour certaines parties hurlées. J’ai été tout particulièrement heureux d’entendre pour la première fois Heaven Laid in Tears (Angels’ Lament), morceau avec lequel j’ai découvert le groupe, et c’est après douze titres d’un mélange entre leur mélancolie enchanteresse et la puissance oppressante qu’ils mettent fin à la cérémonie, sous des tonnerres d’applaudissements.

Setlist:  The Cry of SilenceHeavy Lies the CrownDeadlightHeaven Laid in Tears (Angels’ Lament)Morphine CloudBloodflowerNight VisitorEarthboundDaylight MiseryPale Tortured BlueDeath, Come Near Me – The Sethian

La soirée prend malheureusement déjà fin, et le O’Sullivans Backstage by the Mills se vide doucement après l’habituel passage au stand de merchandising. La performance entre Old School et nouveaux titres de Draconian a bien entendu séduit l’assemblée, de même que la fureur brute de Nailed To Obscurity, et j’entends également que Fragment Soul est une bonne découverte pour beaucoup. Merci à Garmonbozia Inc. pour avoir rendue cette expérience hors du temps possible !

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