Review 2504 : Six Months of Sun – Creatures

Six ans de silence réduits à néant pour Six Months of Sun.

Christophe Grasset (guitare, ex-Rorcal), Cyril Chal (basse/claviers, Lilium Sova) et Daniel Stettler (batterie) se sont remis au travail et nous offrent en 2024 Creatures, leur troisième album, en partenariat avec Cold Smoke Records et Urgence Disk.

On démarre sur Zaratan, une première composition assez mystérieuse qui finira par révéler une saturation imposante au sein de laquelle le synthétiseur s’exprime avec des tonalités intrigantes et cybernétiques. Le morceau passe assez rapidement, laissant place à Shai-Hulud où les influences Stoner grasses sont facilement perceptibles, tout comme les harmoniques dissonantes et saccadées qui peuplent la rythmique groovy, mais le groupe nous réserve aussi des moments plus agressifs. Gevaudan prend la suite avec des tonalités plus enjouées et presque joueuses qui se retrouvent par moments renforcées par des vagues de saturation plus épaisse, mais le groupe revient rapidement aux sons entêtants avec Vatnagedda et ses leads un peu fous qui partent dans tous les sens. Le morceau semble prendre fin, mais il repart sans prévenir pour une dernière dose de lourdeur avant de permettre à Ningen – dont le nom est un hommage au groupe japonais Ningen Isu – de dévoiler ses influences Prog marquées. Certains moments sont plus rapides, alimentant l’évidente technicité du morceau, puis Jersey Devil accélère encore le tempo en adoptant des influences légèrement plus mélodieuses au niveau des couches d’harmoniques qui se superposent habilement. Dobhar Chu nous octroie un moment de flottement en douceur pour une petite minute intrigante, puis Wendigo commence par nous charmer lentement, révélant peu à peu sa dissonance avant de nous enfermer dans son rideau brumeux. On découvre un jeu de percussions presque ritualistique pour la deuxième partie du morceau qui s’abandonnera finalement à une rage intense, mais l’album touche déjà à sa fin avec les claviers étranges de Dahu qui nous hantent, puis s’effacent dans le néant.

Il m’est arrivé d’écouter des projets singuliers, et Six Months of Sun en fait désormais partie. Sur Creatures, chaque morceau – ou chaque créature – possède définitivement sa propre identité, mais il semble presque naturel de passer de l’un à l’autre en compagnie du trio.

85/100

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