Omegaeternum est un nouveau groupe.
Mais ne vous y trompez pas, car 1248, leur premier album, a été créé par Sorghal (chant/guitare/claviers, Nahar, ex-Nehëmah, ex-Caïnan Dawn), Arawn (guitare), Sistre (batterie, Les Chants de Nihil, Bestial Nihilism, Gotholocaust) et ÖberKommander (basse, Gotholocaust, Les Chants de Nihil, Natremia…) et sort chez Ván Records.
L’album débute avec Ye Incantation, introduction où une rythmique qui semble faire rage en arrière-plan arrive lentement, mais elle s’exprime pleinement dès qu’elle rencontre The Endless Quietus tout en donnant une véritable place aux parties vocales. Les harmoniques torturées se fraient un chemin pour alimenter la touche mystérieuse du morceau, qui devient soudainement plus mystique en ralentissant avant de revenir à sa rage primaire pour nous mener à The Devious Deceivers, dont les premiers instants sont largement plus dissonants. Les racines Old School malsaines et pesantes mais fascinantes sont à l’oeuvre sur ce morceau lancinant complété par des claviers majestueux qui tranchent avec les hurlements furieux, mais le morceau est long, et il s’embrasera pour devenir une tornade impie plus violente avant de redonner la parole aux mélodies perturbantes qui s’adoucissent pour laisser place à 1248: The Symbols Swallower, première partie du triptyque central éponyme. La rythmique se lance immédiatement et devient plus épaisse, mais on sent également un peu plus de diversité dans le chant, qui se montre par moments réellement imposant pour être le parfait fer de lance du morceau ainsi que le compagnon des claviers avant que l’on ne retrouve une ombre de mélancolie sur 1248: The Silent Tears of the Stone Giant. Le morceau est résolument plus calme, et agit comme un interlude mélodieux, mais il conservera cette ambiance mélodieuse lorsque 1248: Echoes from the Depths surgit, apportant avec lui blast et cris perçants. On se retrouve alors confronté à des éléments assez contradictoires, mais elles se répondent à merveille, tout particulièrement sur le final majestueux qui mène à My Inner Decline où la dualité agit à nouveau, offrant de nombreux moments d’apaisement et de nostalgie auditive. Des vagues de sauvagerie sont tout de même prévues pour rythmer notre chemin jusqu’à la longue In Outerverse Slumber, morceau avec lequel les musiciens entendent bien déverser leur dernière dose de noirceur avec cette approche oppressante où l’on reconnaît leurs inspirations, aussi bien féroces que glaciales – en particulier ce solo entêtant suivi du moment de flottement – qui hantent l’intégralité des riffs jusqu’aux derniers instants cérémonieux.
Les musiciens d’Omegaeternum ont véritablement mis toute leur âme et leur noirceur au sein de ce premier album. 1248 peut rebuter du fait de sa longueur, alternant des riffs saisissants, parfois très violents et parfois mélodieux, mais toujours intenses.
90/100