Mörk Gryning était tapi dans l’ombre.
Quatre années après son triomphal retour, le groupe suédois composé de Draakh Kimera (guitare/chant, A Canorous Quintet, Blood Culture, Eternal Oath), Goth Gorgon (basse/choeurs, ex-Mortifer), Aeon (claviers/choeurs, C-B Murdoc) et S-L (guitare lead, Sectu) nous proposent Fasornas tid, leur septième album, en collaboration avec Season of Mist.
Après une introduction d’abord relativement calme mais toujours mystérieuse en son clair puis saturé, The Seer nous emporte dans sa déferlante glaciale et mélodieuse qui accueille bien évidemment le chant saturé féroce, mais aussi quelques choeurs plus planants. Le contraste rend parfois la composition majestueuse, tout comme sur Tornet où la double pédale et le blast rencontrent des harmoniques dissonantes enivrantes et les vociférations furieuses qui se perdent dans l’ouragan en compagnie de celles de C. (Avslut). Fasornas Tid prend la suite avec la même approche effrénée et des racines Old School assumées qui alimentent ce côté abrasif, puis c’est avec un groove sombre que le groupe passe à Before The Crows Have Their Feast, une composition légèrement plus accessible où le chant clair est un peu plus présent. Les harmoniques ne sont pas en reste avec un côté tranchant avant de laisser place à une rythmique massive sur Savage Messiah qui renoue avec la froideur en l’intégrant à ses leads et à ses claviers mystiques. L’atmosphère reste enivrante avant de devenir plus pesante avec An Ancient Ancestor Of The Autumn Moon, où le groupe retrouve C. pour des parties vocales viscérales couplées à la perfection avec l’instrumentale lourde. Le final nous permet de reprendre notre souffle avant d’enchaîner avec les influences Heavy malsaines de Black Angel, rendant le morceau à la fois assez calme et entraînant sans lui enlever son aura sombre. Nouvelle occasion de temporiser avec Barren Paths, une courte instrumentale acoustique rassurante, puis The Serpent’s Kiss charge à nouveau avec une pointe de dissonance que les musiciens mêlent habilement à un tempo élevé, mais aussi un moment d’apaisement pour accueillir le solo. Det Svarta s’embrase immédiatement après la fin du morceau précédent, nous arrosant de sa fureur à chaque instant, puis Goth Gorgon prend le chant principal pour Age Of Fire, le dernier morceau, qui se pare de tonalités plus brutes mais qui s’autorise une cassure totale avant de repartir de plus belle pour mener l’album à son terme.
Mörk Gryning nous confirme sa resurrection avec ce nouvel album aussi qualitatif que le précédent. Fasornas tid sait parfaitement jouer avec la froideur et avec des mélodies cinglantes que le groupe déverse généralement à bonne allure, le rendant redoutable.
90/100