Retour de la machine Misanthropy.
Six ans après sa dernière sortie, le groupe composé de Kevin (guitare/chant, Gored Embrace en live), Mark (basse/chant, Xenopredator, ex-Texas Toast Chainsaw Massacre), Paul (batterie, Xenopredator) et Jose (guitare, ex-From Those Ashes) signe chez Transcending Obscurity Records pour dévoiler The Ever-Crushing Weight of Stagnance, son troisième album studio.
Le groupe attaque sans attendre avec Of Sulking And The Wrathful, une première création chaotique et dissonante qui met autant l’accent sur sa brutalité que sur ses touches Prog incontrôlables. L’un prend parfois le pas sur l’autre, mais les deux se répondent de manière assez équilibrée jusqu’au solo qui mène finalement à The All-Devouring après une dernière vague de lourdeur, laissant la nouvelle composition apporter ses propres riffs. Le groupe privilégie clairement la complexité sur ce morceau, et ce sur tous les instruments qui développent un véritable imbroglio avant de passer à A Cure For The Pestilence, où les mêmes touches de folie viennent colorer la violence. Le rythme est parfois plus lent, renforçant une fois de plus la lourdeur avant de redevenir très saccadé, nous submergeant encore et toujours avant que Condemned To A Nameless Tomb ne prenne la suite, redoublant d’intensité pour créer des sons dérangeants tant ils se superposent. L’auditeur débutant sera totalement perdu dans cet amas de rage qui bout sans cesse, mais les musiciens prennent une approche légèrement plus accessible sur Descent, le titre suivant, du moins sur la première vague de riffs. Le reste du morceau est tout aussi infernal que les précédents, proposant également des parties vocales puissantes mais assez changeantes avant que le final ne ralentisse progressivement, explosant à nouveau lorsque Sepulcher prend la suite à toute allure. Chaque frappe nous cloue un peu plus au sol, et le groupe semble l’avoir compris puisqu’il les multiplie avant de nous proposer une touche centrale assez différente, mais on revient rapidement aux tonalités plus épaisses avant de se heurter à Consumed By The Abyss, où le combo ajoute de la noirceur à sa rythmique oppressante et ses très nombreux sursauts inattendus qui complètent la puissance et l’accordage bas.
Pourtant habitué au Death Progressif dissonant, je trouve l’univers de Misanthropy extrêmement lourd et unique. The Ever-Crushing Weight of Stagnance est un véritable bloc de complexité aux diverses formes qui s’enchaînent sans jamais prévenir, et qui frappent toujours là où on ne s’y attend pas.
80/100