Kildonan fait appel au passé.
Créé par le musicien anglais Hamish MacKintosh (chant/basse/batterie, Ageless Summoning, Belliceste, Sluagh, Úir, Vostok…), accompagné par Krigeist (guitare, Anchoret, Barshasketh, Bròn…), le projet signe chez Caligari Records, avec qui il sort Embers, son premier album.
L’album débute avec Embers, composition éponyme qui débute avec une approche dissonante peuplée de cris de détresse et de parties vocales mystiques, créant immédiatement un contraste important entre ses différents éléments. L’évidente noirceur nous emporte dans son flot tumultueux, traversant le paysage au rythme de ses frappes pour rejoindre Ioliar-Bhuidhe, un morceau tout aussi torturé où les hurlements de désespoir accompagnent des riffs encore plus brumeux. Les harmoniques malsaines sont évidemment de rigueur dans cette déferlante où les mélodies inquiétantes pullulent, mais quelques parties de chant clair apparaissent vers la fin du morceau avant de faire place à A Desperate Leap for Salvation, qui nous entoure à nouveau de ses riffs lancinants. L’introduction partira en fumée, laissant la rythmique soudainement s’enflammer et adopter des tonalités plus vives qui nous ballottent dans cet océan de souffrance hypnotique où les voix s’entremêlent, rejoignant naturellement Tobar Mheasain. Le morceau débute assez lentement, laissant ses leads s’évaporer avant que le chant n’entre en jeu, restant plaintif dans un premier temps, puis s’orientant vers une voix étrange et dérangeante, presque de fausset par moments, créant un malaise assez différent des autres titres. Garden of Forking Pathways nous délivre en prenant la suite avec un mélange d’oppression lente et de sursauts d’agressivité surprenante qui se manifeste progressivement, à l’image de ce final qui nous submerge et se brise, faisant place à To Gaze Upon the Infinite qui démarre sans attendre et nous ensevelit naturellement dans sa noirceur, nous laissant à peine l’occasion de respirer lors des moments les plus lents, tissant en permanence le cocon abyssal dans lequel il nous enferme jusqu’à la dernière note.
Bien que Kildonan soit un nouveau projet, ses têtes pensantes sont déjà rompues aux arts sombres. Embers explore toutes les facettes du Black Metal, du plus plaintif et douloureux au plus violent et massif, faisant de cet album une véritable source malsaine mais captivante.
90/100