End of Green revient à ses premiers amours.
Créé en 1992, le groupe joue du Doom, notamment sur son premier album – Infinity, qui sort en 1996 chez Nuclear Blast – mais dérive lentement vers un mélange Alternative/Gothique qu’il appelle “Depressed Subcore”.
En 2025, Michelle Darkness (chant/guitare), Oliver « Kerker » Merkle (guitare), Michael « Sad Sir » Setzer (guitare), Mathias « Lusiffer » Siffermann (batterie) et leur nouveau bassiste Andreas « Hundi » Hund (Undertow) nous proposent de redécouvrir leur première sortie avec un réenregistrement appelé Twinfinity, grâce à Reaper Entertainment.
Pour les connaisseurs de la formation, l’album est très certainement une véritable perle unique en son genre, et je le comprends parfaitement. Mais pour moi qui découvre le groupe, je suis accueilli par la mélancolie de Left My Way, qui me fascine assez rapidement, et me permet de laisser mon esprit vagabonder à travers les riffs aériens et les parties vocales hypnotiques. Certains moments sont plus énergiques, tout comme sur Away qui me fait penser à du Post-Metal grâce à un mix moderne qui permet au groupe de gérer sa dissonance et ses mélodies aériennes tout en restant assez pesante. Le dernier hurlement déchirant m’a donné quelques frissons, puis des choeurs nous laissent rejoindre Seasons of Black et ses ombres envoûtantes, bientôt rejointes par un chant assez mystérieux qui nous aide à nous évader. Le morceau est bien court, surtout comparé aux neuf minutes d’Infinity (contre six et demie à l’origine) qui s’ancre à nouveau dans des influences planantes avec tout de même quelques vagues de lourdeur, mais c’est principalement le ton morne que je retiens, tout comme sur Tomorrow Not Today où l’introduction reste dans cet univers, alors que le chant apporte la touche lumineuse. Quelques passages légèrement plus vifs font leur apparition ainsi qu’une certaine diversité vocale, puis Sleep prendra sa place en alternant les rythmes pesants, les envolées joyeuses et les rythmiques épaisses, pour finalement nous abandonner avec You et ses riffs saccadés accrocheurs. Le morceau est sans aucun doute l’un des plus surprenants, avec son discours vindicatif et ses choeurs à la limite du Punk, mais Nice Day To Die va faire renaître la lenteur en compagnie d’harmoniques entêtantes mais surtout d’un mix prenant où le chant apparaît de temps à autre. Retour des racines Gothiques inquiétantes avec No More Pleasure, qui intègre également des touches de chant saturé pour alimenter un peu plus l’évidente diversité, puis finalement laisser place au silence.
J’ai également écouté la version de 1996, également présente sur l’album, et il est certain que le son du groupe a bien évolué. D’un Doom macabre et glacial, le groupe a évolué vers des nuances plus lourdes, plus planantes, mais toujours aussi aériennes et sincères. Les deux morceaux qui ont le plus changé, faisant presque penser à deux titres totalement différents sont sans aucun doute Away et Sleep.
Plus qu’une renaissance, Twinfinity révèle un caractère totalement différent à cet album qui a marqué le point de départ d’End of Green. Si Infinity a marqué les mémoires à son époque, son jumeau lui donne une toute autre dimension.
85/100