Lacuna Coil a passé le cap des trente ans.
Au début de son existence, le groupe italien passe quelques années sous le nom de Sleep of Right puis Ethereal, mais il se renomme en 1997, et est depuis lors dirigé par le bassiste/claviériste Marco Coti Zelati, ainsi que le duo vocal Andrea Ferro et Cristina Scabbia. Accompagnés depuis 2019 par le batteur Richard Meiz (ex-Genus Ordinis Dei), ils annoncent pour 2025 la sortie de leur onzième album Sleepless Empire, via Century Media Records.
L’album débute avec les sonorités intrigantes de The Siege qui s’enflamment d’un seul coup pour devenir majestueuses, laissant les cris d’Andrea et la douce voix de Cristina emplir l’atmosphère. Le duo vocal est toujours aussi efficace couplé à la rythmique accrocheuse, mais la jeune femme finira par voler la vedette à son homologue dans des aigus intenses avant de laisser place à Oxygen où des influences plus modernes et groovy sont à l’oeuvre, accompagnant des parties entêtantes. Les riffs nous offrent des vagues de puissance régulières, tout comme sur Scarecrow où les refrains adoucissent le tumulte ambiant qui nous propose aussi des touches plus sombres pour contraster avec sa douceur passagère. Gravity débute avec quelques chants ritualistiques, mais bien vite le son lourd et imposant leur succède, accompagné de claviers aériens qui nous conduisent parfaitement à I Wish You Were Dead où une sorte de quiétude malsaine s’installe, en partie grâce au nom du morceau. Andrea reste principalement en retrait sur ce titre, puis le groupe accueille Randy Blythe (Lamb Of God) pour donner à Hosting The Shadow, une composition déjà bien grasse, une dynamique supplémentaire et plus sauvage. Le duo d’origine se retrouve sur la majestueuse In Nomine Patris où les passages envoûtants côtoient des riffs saccadés, mais à nouveau le groupe s’y accommode parfaitement et n’hésite pas à pousser le contraste avant de nous laisser reprendre notre souffle sur le final, suivi de près par le titre éponyme, Sleepless Empire. Il reste évidemment dans la veine du groupe et laisse les deux vocalistes danser ensemble sur des sonorités motivantes, puis le son s’obscurcit à nouveau avec Sleep Paralysis et ses leads hypnotiques qui remplaceront temporairement le double chant des vocalistes. Le morceau prendra fin dans une douceur rassurante, mais In The Mean Time embrase à nouveau le son en compagnie d’Ash Costello (New Years Day), et même si le titre est déjà bien connu des fans, il reste extrêmement accrocheur. On termine avec Never Dawn qui nous laisse un instant de répit puis un conseil simple (“run”) avant de fondre sur nous et de nous écraser consciencieusement, ralentissant à peine lors des refrains et s’intensifiant régulièrement.
L’évolution sonore de Lacuna Coil a atteint son apogée avec Sleepless Empire, tant le groupe semble cohérent dans son mélange. Les amateurs des racines Gothiques ne seront pas déçus, et ceux qui veulent des riffs puissants non plus !
85/100