Marrowomb est enfin prêt.
Après cinq années de labeur, le multi-instrumentiste Frank Lato (guitare/basse/chant/claviers), aidé par le batteur Kevin Paradis (Construct of Lethe, ex-Benighted, ex-Svart Crown…), annonce la sortie de son premier album, Phisenomie.
Phantasia Kataleptike débute par un extrait de film d’épouvante, mais le Black/Death n’est pas loin, et il frappe dès qu’il en a l’occasion en compagnie de hurlements viscéraux et totalement déchaînés. Les claviers apportent une couche supplémentaire à l’angoisse palpable de la rythmique, tout comme la diversité vocale qui passe de growl caverneux à scream perçant avant que Sickness Unto Life ne prenne le relai pour nous écraser à son tour. Le morceau est également très agressif, permettant seulement à quelques harmoniques brumeuses de nuancer les explosions furieuses qui sévissent ici, alors que Vicarious Visage se retrouve par moments plus grandiose lorsque les orchestrations entrent en jeu. Si violence et noirceur sont évidemment les principaux composants de cette composition, elle comporte tout de même un court break en son clair mystérieux et une voix samplée inquiétante avant de laisser place à Inner Ring et à son épais voile brumeux qui recouvre des riffs aériens, rendant le mélange plus qu’oppressant et assez différent des autres morceaux. On retrouvera l’approche plus directe avec Black Gossamer, titre saccadé qui accueille Curtis Vamarassi (Körperlose Stimme) pour un solo torturé qui correspond parfaitement à la sauvagerie du titre, puis on continue sur Veil of Cold où une touche de groove s’ajoute à cette rythmique puissante. Les harmoniques éclosent ça et là et apportent un peu de relief au son accrocheur avant d’être rejoint par Greg Livas (Endmember) pour le solo de The Mirror et ses patterns d’abord irréguliers qui alternent avec des moments inquiétants, presque même éthérés. Despairloom, la dernière création de l’album, est de loin la plus longue avec ses onze minutes au sein desquelles on retrouve lenteur, froideur et dissonance avant que le musicien ne se décide à charger à nouveau, réservant un solo à Shane Hill qui viendra confirmer cette dualité qui sévit jusqu’à la fin.
Bien que ce ne soit que son premier album, Marrowomb possède déjà une maturité et une identité marquées, rendant Phisenomie très appréciable du début à la fin. L’album n’hésitera pas à vous révéler ses petits secrets au bout de plusieurs séances.
85/100
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