Le Death Technique sort de sa tombe avec Retromorphosis.
Créé par quatre anciens membres de Spawn of Possession, Jonas Bryssling (guitare), Dennis Röndum (chant), Christian Muenzner (guitare, ex-Obscura, ex-Necrophagist) et Erlend Caspersen (basse, The Allseeing I, Abhorrent, ex-Blood Red Throne…), le groupe recrute le batteur KC Howard (Odius Mortem, ex-Decrepit Birth) et signe chez Season of Mist avec qui ils sort son premier album, Psalmus Mortis.
L’album débute assez lentement avec Obscure Exordium, une introduction inquiétante et assez imposante qui nous amène peu à peu vers la violence avant de laisser Vanished nous y faire plonger définitivement en plus d’accueillir les parties vocales. La technicité des musiciens prime évidemment dans ce morceau, qui n’hésite pas à ralentir pour devenir presque hypnotique avant de nous balayer à nouveau, mais le groupe s’enferme soudainement dans la noirceur avec Aunt Christie’s Will, une composition assez massive. Les frappes et les riffs s’enchaînent pendant que le vocaliste vocifère, laissant toujours la complexité se mêler à la rage de façon très cohérente tout comme sur Never To Awake où quelques claviers et harmoniques rendent l’atmosphère très pesante. Le morceau s’axe sur des vagues de puissance brute et saccadée qui s’enchaînent sans discontinuer, puis The Tree finira par prendre sa place pour nous écraser grâce à sa rythmique rapide mais assez torturée, notamment grâce à une basse explosive. Les parties leads seront également troublées par quelques touches aériennes, mais la violence n’est jamais loin et elle finira par nous projeter sur Retromorphosis, création oppressante mais assez majestueuse qui couple sa fureur avec de sublimes passages plus lents. La noirceur est également présente au sein des riffs perçants, et elle ne cessera que pour laisser place aux neuf minutes de l’intrigante Machine, à commencer par cette introduction assez silencieuse qui nous permet de reprendre notre souffle. Une fois celle-ci passée, elle laisse place à une rythmique mystérieuse où toutes les nuances sombres s’expriment en laissant les musiciens tisser leur violence dans la lenteur ou des moments bien plus vifs, exploitant chaque instant pour alimenter le long morceau avant un final en apothéose, suivi par Exalted Splendour qui va exploser d’un seul coup et nous frapper avec sa propre définition du Death Metal, toujours plus rapide et furieux, s’autorisant même des passages presque bruitistes.
Avec un tel line-up, Retromosphosis laissait rêveur tous les fans de Death Technique, et il est indéniable que Psalmus Mortis a tenu parole. Les riffs sont toujours précis et féroces sans trop en faire, mais ils savent également faire place à la violence brute lorsque c’est nécessaire.
95/100