Nouvelle teinte pour Scour.
Après trois EPs plus ou moins colorés, le projet Black Metal qui réunit Philip H. Anselmo (chant, Down, Pantera, Superjoint Ritual, ex-Necrophagia…), John Jarvis (basse/chant, Agoraphobic Nosebleed, ex-Pig Destroyer), Derek Engemann (guitare/chant, ex-Cattle Decapitation), Adam Jarvis (batterie, Lock Up, Misery Index, Pig Destroyer) et Mark Kloeppel (guitare/chant, Misery Index) dévoile pour ses dix ans Gold, son premier album.
Avec ses treize titres pour moins de quarante minutes de son, l’album se veut sans aucun doute très agressif, et il nous le montre sans attendre avec Cross, première composition où la rythmique effrénée frappe. Les parties vocales de Phil sont relativement malsaines et se combinent bien avec les choeurs furieux de ses camarades tout comme sur Blades qui confirment mes soupçons d’influences Grind/Death sous les leads perçants. Chaque instant de cette composition est dédié à la violence, et le seul instant de répit sera lorsqu’Infusorium s’annonce avec ses guitares entêtantes, rapidement suivies d’une rythmique épaisse qui sait parfaitement tirer profit de sa lenteur. Quelques leads viennent l’embellir avant l’explosion finale suivie d’Ornaments, un interlude oppressant où claviers et bruits étranges nous mènent à l’entraînante Coin qui profite d’influences légèrement différentes pour offrir des passages majestueux et un solo travaillé. Evil prend le train en route et enchaîne avec ses riffs criards sous les différentes vociférations occultes, mais le morceau se coupe à nouveau d’un coup, permettant à Devil de s’imposer avec une approche toute aussi viscérale. Le morceau est sans surprise très puissant avant un final qui semblerait presque apaisant, puis Contaminated nous offre un nouvel interlude, beaucoup plus angoissant que le premier, qui fait largement penser à l’ambiance des films tels que Saw. Il ne faut pas longtemps à Hell pour nous faire à nouveau embarquer à bord de leur ouragan de fureur brute qui ravage tout sur son passage, rejoignant Invoke qui semble avoir exactement le même objectif de destruction pure et simple. Le break est visiblement dédié au Malin mais la rage revient vite nous hanter et nous conduire à Gold, composition éponyme où les racines Old School sont fièrement affichées à très vive allure, non sans quelques passages plus fédérateurs. Le final ralentit et alourdit la rythmique qui devient chaotique avant de laisser place au dernier interlude qui porte le nom d’Angels et qui ne sera clairement pas plus apaisant que les autres, mais qui permet de paver la voie pour Serve, le dernier morceau où quelques mélodies s’insère habilement entre les riffs épais et pesants, semblables à de petites brises fraîches dans cet enfer.
Bien qu’ouvertement orienté sur un Black Metal malsain et blasphématoire, Scour intègre des morceaux de violence pure pour faire de Gold un bloc de noirceur brut et abrasif qui se savoure sans faim.
90/100
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