Review 2604 : This Gift is a Curse – Heir

Il y a du nouveau chez This Gift is a Curse.

Après une existence discrète depuis leur dernier album, sorti en 2019, Jonas A. Holmberg (chant), Patrik Andersson (guitare/chant), David Deravian (guitare), Lars Gunnarsson (basse) et Christian Augustin (batterie) – accompagnés par Laura Morgan au chant – renouvellent leur partenariat avec Season of Mist pour la sortie de leur quatrième album, Heir.

Kingdom nous projette immédiatement au beau milieu d’un océan de noirceur, d’abord avec une vitesse chaotique, puis avec des hurlements saisissants qui nous hantent avant de finalement faire ralentir le morceau. Le duo vocal entre Jonas et Laura nous offre cet instant de répit salvateur avant que le son ne s’embrase à nouveau et ne nous traîne dans sa désolation jusqu’à No Sun, Nor Moon où le ton s’assombrit immédiatement, nous emprisonnant dans son cocon ténébreux avant de mettre à nouveau le feu aux poudres. Les riffs deviennent alors abrasifs et colériques, que ce soit dans ces influences Black Metal évidentes ou dans les influences Sludge grasses, mais également dans la fougue des choeurs qui s’éteignent avec Void Bringer, où la voix est presque plaintive sous ces coups lents et réguliers. Même lors du passage avec peu de saturation, on sent l’oppression développée par les musiciens qui grossit jusqu’à n’en plus pouvoir et exploser, nous offrant une nouvelle séance de violence avant de revenir progressivement à des bruits pesants, mais on retrouvera l’apocalypse auditive avec Death Maker, où l’approche furieuse est de nouveau privilégiée. Le titre est très brut, autant au niveau de l’instrumentale que des parties vocales, mais il est également plus court que ses prédécesseurs et se permet donc de se déchaîner sans attendre pour rejoindre Passing, interlude d’un peu plus de deux minutes qui nous voit reprendre notre souffle dans l’angoisse. La quiétude devient fausse avec l’arrivée de Seers Of No Light où il ne faudra que peu de temps pour craindre l’éruption qui survient après une petite minute, emportant une fois de plus tout sur son passage dans ses passages les plus furieux, entrecoupés par quelques moments à peine plus calmes, puis des influences Industrial viennent temporiser avant que Cosmic Voice ne révèle sa vraie puissance. Le son devient alors aussi imposant et majestueux qu’apocalyptique, nous faisant parcourir des teintes intrigantes pendant que les voix se perdent dans l’immensité de la composition, mais le son devient plus froid et disparaît au profit de Vow Sayer qui repart à pleine vitesse et nous piétine à son tour dans sa noirceur. Les parties vocales sont vraiment perçantes, créant un véritable malaise rampant qui s’apaise en atteignant Old Space qui rappelle le son distant et aérien tout en y intégrant des parties obscures comme les murmures qui accompagnent le chant principal et l’aspect massif du morceau. Il conserve tout de même la dissonance, en particulier sur le final avant Ascension, ultime composition qui permet au groupe de renouer avec sa fureur dévastatrice pour clore l’album avec tout de même une certaine maîtrise du rythme, s’autorisant des moments plus légers pour renforcer les déferlantes.

Affichant plus d’une heure au compteur, Heir peut surprendre, voir rebuter, mais pas les fans de This Gift is a Curse, qui ont raison de croire en leur groupe favori : le rythme est parfait pour alterner violence pure, dissonance et quelques moments plus imposants. A écouter les yeux fermés.

95/100

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