Live Report : Rivers of Nihil + Cynic + Beyond Creation + Daath – La Machine du Moulin Rouge

On finit le week-end en beauté avec une date intelligente cette fois, le retour de Rivers of Nihil en tête d’affiche dans la capitale, à la tête de leur Aggressive Progressive Tour !

Pour les accompagner, nuls autres que Cynic, Beyond Creation et Daath, trois formations renommées dans leurs domaines respectifs ! Et aux manettes, notre bon vieux Roi-lézard Garmonbozia Inc. qui prend d’assaut La Machine du Moulin Rouge !

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On démarre donc à l’heure prévue avec Daath qui ouvre les hostilités devant une fosse assez clairsemée, mais les musiciens sont loin de se laisser démonter et ils nous assènent une rythmique très épaisse pendant que Sean Zatorsky (chant) entre sur scène, en nous exhibant fièrement son t-shirt “French Gloryhole”, puis commencera à hurler. Si les premiers rangs semblent déjà acquis à la cause du groupe, il faudra attendre un “let’s see some shit in the middle” de la part du vocaliste pour que les riffs groovy fassent enfin remuer timidement une dizaine de personnes dans la fosse, mais le groupe sait parfaitement ce qu’il fait et il enchaînera les morceaux pendant que son audience grandit. N’étant pas incollable sur leur discographie, je crois tout de même reconnaître au moins un ou deux anciens morceaux, mais les américains ont également un nouvel album à défendre, et ils ne se privent pas pour frapper sans relâche jusqu’à la fin de leur (trop) court temps de jeu !

Setlist: No Rest, No End – Hex Unending – Purified By Vengeance – Subterfuge – Sharpen the Blades – Day of Endless Light – Unwelcome Return

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On change d’univers avec la technicité assumée de Beyond Creation qui ne va pas non plus perdre de temps pour déployer son Death Progressif aux parties de tapping intenses et au chant partagé entre Simon Girard et Kévin Chartré, les deux guitaristes. Si Simon n’hésite pas à headbanguer comme un furieux en alignant ses harmoniques complexes, Kévin est légèrement moins mobile, à l’inverse d’Hugo Doyon-Karout (basse) qui n’hésite pas à rejoindre l’un des deux guitaristes ou le Clément Denys (batterie), récemment recruté pour la tournée européenne. Il y avait bientôt huit ans que je n’avais pas vu les canadiens, et je suis toujours aussi pantois devant la maîtrise que chaque musicien a de ses parties, ainsi que de la diversité vocale qu’ils arrivent à proposer tout en restant incroyablement propres dans leur jeu, et bien que les riffs s’enchaînent, le frontman prendra le temps de nous remercier, et de présenter son batteur avec qui ils “ne jouent que pour la troisième fois”. Mais j’avais déjà vu la section rythmique à l’oeuvre une dizaine de jours auparavant avec Obscura, et si je sais que les musiciens sont monstrueux, ils vont à nouveau nous le prouver tout en “un gros circle pit”, qui sera effectué en bonne et due forme avant de refermer leur – ici encore, trop – court set sous les acclamations.

Setlist : Algorythm – Earthborn Evolution – Coexistence – Omnipresent Perception

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L’atmosphère change du tout au tout avec l’arrivée de Cynic sous son rideau lumineux impraticable pour les photographes (sauf toi et ton flash, on t’a vu), avec ce que l’on appelle “une formation Rock”. Les quatre musiciens sont donc mis en ligne, batteur tout à gauche et le maître de cérémonie Paul Masvidal (guitare/chant) à droite, et le show débute. Si niveau visuel, j’ai rarement vu quelque chose d’aussi épais sans fumée, niveau sonore, il faudra se concentrer pour comprendre tout ce qui se passe, tant la batterie parvient à empiéter sur les cordes des autres musiciens. Paul tentera quelques approches – toujours dans un contrejour avec lequel il semble visiblement jouer – pour rejoindre son batteur et jouer, parfois même accroupi ou à genoux pour finir ses leads, devant lui. Les titres s’enchaînent, le show passe et à part quelques spectateurs très assidus, personne ne bouge dans la fosse, on remarque à peine trois ou quatre têtes qui remuent en suivant la rythmique. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : bien que Cynic ait annoncé avoir délaissé le Death Progressif depuis des années, le concert est maîtrisé au possible, mais j’ai trouvé très étrange de placer un show de pur Rock Prog à ce moment précis de la soirée. Le frontman nous remerciera tout de même de notre présence, finissant son discours par un “We played Paris a few times before… Paris is cool” avant le dernier titre, lui aussi applaudi.

Setlist : Nunc Fluens – Evolutionary Sleeper – In a Multiverse Where Atoms Sing – Infinite Shapes – Integral Birth – Textures – 6th Dimensional Archetype – Humanoid – The Space for This

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Retour à la violence avec Rivers of Nihil qui saute littéralement sur scène avec un poil d’avance. D’abord Jared Klein (batterie/choeurs), puis Adam Biggs (chant/basse) au centre ainsi que Brody Uttley (guitare) et Andy Thomas (guitare/chant) à ses côtés, tous en costume. J’avais oublié que le groupe savait proposer des rythmiques incroyablement lourdes et accrocheuses, mais pas le public qui commence immédiatement à se mettre sur la tronche en remuant de manière beaucoup moins ordonnée que les riffs du groupe. Bien que je reste nostalgique de leur passé à cinq, les quatre musiciens assurent malgré les quelques soucis techniques du début du set qui obscurcissent le chant saturé ou les harmoniques, mais qui s’apaisent comme par magie lorsque débarque Patrick Corona (saxophone) sur certains morceaux. Entre deux titres, le bassiste lance un motivant “I want to see you fucking move!” avant que les riffs et leurs néons en arrière-plan ne reprennent, arrosant l’intégralité de la salle de flashs dévastateurs qui, en plus de nous cacher la performance des musiciens, va nous rendre presque aveugles. Mais rien n’entame la bonne humeur du quatuor (ou quintet lorsque notre sax-guy préféré revient headbanguer et jouer avec eux) qui enchaîne les morceaux (notamment au niveau des leads avec deux guitaristes très concentrés), nous remercie de notre présence et annonce parfois même les prochaine morceaux. Pour ma part, je différencie largement les titres de leur dernier album, The Work, avec ceux des albums précédents qui sont beaucoup plus violents comme on peut s’en apercevoir au niveau de la fosse, dont émergeront même quelques slammeurs. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe a plu !

Setlist : The Sub?Orbital Blues – The Silent Life – Hellbirds – A Home – The Void From Which No Sound Escapes – Criminals – House of Light – Death Is Real – Episode – Where Owls Know My Name – Clean

Ainsi s’achève ce week-end hautement musical, avec les performances courtes mais intenses de Daath et Beyond Creation, suivies de la pause Prog de Cynic puis de la fureur de Rivers of Nihil ! Je ne chercherai pas à compter combien de notes ont été jouées ce soir, mais c’est le nombre de merci que l’on envoie à Garmonbozia Inc. pour l’accréditation photo et l’organisation de la date !

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