Euphrosyne concrétise son premier album.
Avec le soutien du label Black Lion Records chez qui ils viennent de signer ainsi que Psychon (mix/mastering, Septicflesh), Efi Eva (chant), Alex Despotidis (guitare), George Gazis (basse) et Stelios Pepinidis (batterie) annoncent la sortie de Morus.
L’album d’ouvre avec Morus, une introduction assez calme où la voix samplée se mêle à quelques mélodies apaisantes, puis July 21th s’installe d’abord avec un piano assez doux, suivi par le chant clair et aérien d’Efi, créant un voile de mélancolie apaisant. Un triste violon rejoindra le duo avant que quelques frappes ne se dévoilent en arrière-plan, annonçant l’embrasement libérateur qui laisse enfin la composition s’exprimer pleinement avec une intensité rare et des hurlements viscéraux avant de retrouver la saturation oppressante sur Valley of White. Si le morceau démarre dans la violence, il reste tout de même ancré dans ces sonorités majestueuses entre Post et Doom Metal sombre, permettant aux instruments de rester majestueux lors des moments clairs avant de se déchaîner à nouveau en conservant sa touche enivrante dans la douleur, mais également en adoptant une attitude plus agressive sur Eulogy, en particulier côté chant. Le morceau est l’un des plus contrastés de l’album, laissant ses tons inquiétants hanter l’intégralité de ses riffs, qu’ils soient clairs et épurés ou au contraire furieux et imposants avant de ressentir une certaine distance lors des premiers moments de Funeral Rites. Cette impression est bien entendu effacée lorsque le groupe renoue avec sa rythmique lourde et ténébreuse qui n’hésite pas à devenir dissonante et à manquer de partir dans tous les sens en nous projetant sur Mitera, où la quiétude nous reçoit à bras ouverts. Elle sera à son tour écrasée par un Post-Black saisissant où les hurlements prennent vie et lacèrent notre esprit en compagnie de leads déchirants avant de finalement nous abandonner sur Asphodel et sa douce mélodie qui s’assombrit de seconde en seconde jusqu’à s’embraser. La rythmique devient alors écrasante, accompagnant à la perfection des parties vocales lancinantes qui prennent de plus en plus d’ampleur avant de devenir plus entêtantes lors du duo final, qui marquera une très courte pause avant de donner la parole à Lilac Ward, ultime composition où l’on se retrouve une fois de plus face à une déferlante qui s’apaise parfois, mais qui n’oublie jamais son véritable objectif qui fait rimer beauté avec destruction et qui se perd entre ses différentes couches pour mieux les différencier par la suite et nous offrir un final transcendant.
Alors que leur premier EP m’avait déjà séduit, Euphrosyne met les bouchées doubles pour faire de Morus un album saisissant. Il est décrit comme très personnel, au vu des circonstances de sa composition, et les quatre musiciens nous le font ressentir à chaque instant.
95/100
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