Review 2642 : Drudkh – Shadow Play

Nouvelle prise de parole pour Drudkh.

Avec Shadow Play, son douzième album qui sort chez Season of Mist Underground Activists, le groupe se lance dans un travail d’introspection personnelle.

Les seuls musiciens crédités sont Thurios (chant/claviers/guitare), Roman Saenko (guitare/basse).

L’album débute par quelques pas pour rejoindre Scattering the Ashes, avec un premier riff mélancolique doublé de claviers qui se transforme doucement puis reprend sa forme initiale et nous laisse errer en marchant. La composition reste mystérieuse mais elle finit par laisser place à la fureur sur April, où batterie rapide et rythmique ténébreuse prennent immédiatement vie pour rejoindre les parties vocales saturées que l’on connaît, transformant irrémédiablement l’atmosphère en quelque chose de plus éthéré, bien que l’on retrouve également quelques transitions plus brumeuses. Si certains passages sont très bruts, la transition avec les moments lancinants est d’autant plus saisissante, tout comme ce final en apothéose qui mène à l’accrocheuse The Exile qui renoue autant avec des patterns motivants qu’il reste ancré dans son agressivité latente. Des mélodies plus légères entrent également de temps à autre dans le paysage sous l’avalanche de froideur, transformant parfois le son en douce complainte avant que Fallen Blossom ne charge à nouveau et ne mette en lumière les penchants les plus sauvages du groupe, en particulier au niveau de la voix. L’instrumentale nous fait toujours autant voyager et capture notre esprit sans prévenir à chaque changement de rythme, puis The Eve vient adoucir le ton avec des orchestrations apaisantes, mais le chant lui donnera tout de même cette teinte sombre et spirituelle, même lors du moment calme qui apparaît soudainement vers le milieu du titre. La composition finira par nous laisser dériver vers le son brut de The Thirst qui nous emporte à son tour dans sa déferlante mystique sans aucune possibilité de retour en arrière, ballotté par les frappes et autres harmoniques jusqu’à ce court moment de tranquillité rapidement brisé par un son lumineux et qui nous précipite finalement vers les derniers instants de cet album, non sans un dernier embrasement.

Comme à son habitude, Drudkh développe une atmosphère sombre avant de nous laisser face à son flot de fureur et de mystère. Je pourrais simplement dire que Shadow Play suit dignement l’héritage du groupe, mais il semble plus profond qu’un simple “album supplémentaire”.

95/100

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