Review 2647 : Antikvlt – A Revelation of Intoxication

Nous assistons à la genèse d’Antikvlt.

Né de l’esprit de Chris Marrok (Anomalie, ex-Selbstentleibung, ex-Tulsadoom, live pour Agrypnie, Austere, Harakiri for the Sky…), le projet compte également sur Daniel Johansson (batterie, Aspernamentum, ex-Wormwood) pour dévoiler A Revelation of Intoxication, son premier album, avec la collaboration d’Immortal Frost Productions.

L’album démarre en trombe avec What Love can’t Buy, une première composition assez agressive où apparaît le seul invité, Hoest (Taake, live for Gorgoroth), qui donne une touche Old School assez sauvage à la dissonance ambiante. Une certaine mélancolie ressort de la rythmique et ses harmoniques perçantes, mais elle est soudainement remplacée par de la fureur brute lorsque No Rest for the Sacred prend la main tout en intégrant des choeurs mystiques en latin. Cette touche presque religieuse crée un véritable contraste avec les riffs effrénés en nous permettant de reprendre notre souffle avant la déferlante suivante, puis Red Light Suicide nous propose un groove assez macabre mais entêtant. On notera une certaine simplicité dans l’instrumentale qui accompagne les cris de désespoir de Marrok, puis une touche dépressive avant de repartir dans des tonalités Black’n’Roll sur Crossed Lines, création plus énergique et accrocheuse qui fait immédiatement remuer le crâne. Le solo apporte une touche mélodieuse au son crasseux qui continue sur Serenade of Perversion avec une approche assez similaire, mais les tonalités lancinantes reprennent le dessus et transforment la rythmique en marche cafardeuse où les cris nous guident jusqu’à une touche de luxure avant de faire place à In Darkness They Trust, où l’atmosphère change radicalement. Le musicien développe ici des sonorités inquiétantes et mystérieuses qui finiront par accélérer avant le final majestueux, mais Psycho Circus prend immédiatement la suite en plaçant des harmoniques étranges qui volent au-dessus de la base plus pesante. Certains moments sont plus saccadés que d’autres, mais on remarque que le vocaliste sombre peu à peu dans la folie, expérimentant des tonalités plaintives avant de revenir aux cris de rage avec In Dependency qui se montre relativement oppressante et qui laisse les parties vocales nous guider dans ce brouillard sombre. Outsider nous précipite vers la fin de l’album dans un mélange entre agressivité et sonorités maussades qui se chevauchent et se répondent en permanence avant de progressivement disparaître dans le néant.

L’approche d’Antikvlt est toujours contrastée, soit par la violence, soit par la mélancolie. Si chaque morceau de l’album gère la quantité de l’un et de l’autre, A Revelation of Intoxication est un véritable réceptacle explosif qui ne demande qu’à être ouvert avec le bon état d’esprit.

90/100

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