Review 2650 : Nattverd – Tidloes Naadesloes

Quinze ans et cinq albums pour Nattverd.

En 2025, Ormr (chant, Nordjevel, Doedsvangr) et Atyr (guitare), accompagnés par Sveinr (basse, Nordjevel, Nebular Mystic, ex-Ragnarok), Aven (guitare, Noxium Ferus) et Renton (batterie, Trollfest, ex-Sarkom, ex-Urgehal) dévoilent leur nouvel album Tidloes naadesloes chez Soulseller Records.

Ils sont accompagnés au chant par Hoest (Taake, Deathcult, live pour Gorgoroth) pour quelques titres.

Le groupe attaque sans attendre avec Iskalde horn et sa rythmique intransigeante qui retranscrit parfaitement toute la rage du combo en compagnie de leur invité. Le son est aussi glacial que malsain, chaque harmonique et chaque hurlement sentent la mort à plein nez, mais les musiciens savent également temporiser avec ce final plus lent qui mène à Doedsfugl où le son devient plus pesant en plaçant des tonalités inquiétantes comme cette courte berceuse perdue dans la noirceur. Von Hellreich (Slagmaur) rejoint les musiciens pour ajouter sa touche d’oppression à la lenteur, qui sera suivie par For Aa Kunne Bli Doedt où on retrouve la rage pure, mais également ce break mélodieux où une voix samplée apaise notre esprit avant de s’abandonner à nouveau à la violence. Hvisk Deg Vekk prend la suite avec une fureur similaire ancrée dans les racines norvégiennes de la formation, mais on remarquera également une certains dissonance plus aérienne avant que Raate Og Raatt ne vienne lui emboîter le pas en développant une approche plus étouffante, complétée par des leads cinglants. Hoest est également de la partie pour ajouter sa noirceur dans la lenteur, mais De Sviande Ord Vaagar Ikje For Sitt Liv débute et impose ses propres riffs massifs au sein desquels le terme “froideur” prend tout son sens. Des moments plus énergiques sont tout de même prévus pour rythmer la longue composition avant quelques pointes de douceur, puis Udyr nous entraîne à son tour dans sa déferlante d’harmoniques tranchantes où sévissent à nouveau les racines sauvages. On retrouve d’ailleurs cette même agressivité avec Med Kniven I Oeyet et son blast brut sur lequel le vocaliste se déchaîne pendant que ses camarades matraquent leurs instruments, puis ils retrouvent Hoest pour s’attaquer au travail de Dødheimsgard, reprenant Naar Vi Har Dolket Guds Hjerte issu de leur premier album où le blasphème est plus que présent, tout comme chez Nattverd. L’interprétation rend hommage au titre avant de passer à Ens Egen Grav où l’atmosphère entêtante devient presque solennelle lorsque la voix brumeuse apparaît, laissant aux vagues de violence leur place habituelle jusqu’à ce final inquiétant.

Nattverd incarne toujours l’essence du Black Metal à la norvégienne, celui qui est malsain et nous terrifie par son aura, mais aussi par sa froideur. Parfois aérien, mais toujours brutal, Tidloes Naadesloes n’aura aucun mal à convaincre son auditoire.

95/100

English version?

Laisser un commentaire