Review 2655 : Paths to Deliverance – Ten

Paths to Deliverance prend son envol.

Créé par l’esprit torturé d’A.S.A. (chant/guitare/basse, Azziard, Alkhemia, Redsphere, ex-The Negation) et aidé par Kévin Paradis (batterie, Construct of Lethe, Mithridatic, ex-Benighted, ex-Agressor, ex-Svart Crown…), le projet délivre en 2025 son premier album, Ten, grâce au soutien de Malpermesita Records.

L’album débute avec le son angoissant de Ab Initio, première composition qui va rapidement nous faire comprendre que le projet est à la fois ancré dans un Black Metal malsain, mais aussi dans des influences plus étranges et dissonantes. Les riffs complexes finiront par s’embraser pour un final intense, mais Resonances prend rapidement la suite en affirmant sa fureur et sa noirceur aussi violente qu’oppressante projetée à toute allure, mais aussi dans des patterns saccadés assez étranges qui accueillent également des harmoniques planantes tout comme sur Solitude, le titre suivant. L’approche est assez différente, laissant les guitares mener l’avancée dans les ténèbres avec des tonalités aériennes, mais aussi une batterie dévastatrice qui alimente ce contraste avec le son enivrant qui mène à la mouvementée The Calm Before the Storm où les guitares adoptent des tonalités bruitistes dérangeantes. Le flot s’apaisera enfin pour laisser les leads flotter doucement, mais le duo ne se prive pas pour accélérer à nouveau de temps à autres pour finalement nous mener à Alone in the Dark où le torrent de riffs devient à son tour très tumultueux. Même le passage censé être plus calme nous place au centre d’un voile d’angoisse que l’on retrouve sous une autre forme avec Reveries et sa dissonance assumée sous laquelle l’instrumentale semble presque plus sage dans certains moments oniriques. La composition est très longue et s’offre même un lent final en son clair reposant avant de nous laisser affronter Delirium où la saturation reprend la main pour nous laisser dériver entre ses notes infernales et chaotiques à l’allure généralement soutenue. Le duo est rejoint par Rob Davies (Through Dreams & Distance) sur Here Lies…, donnant à la composition une sorte de dualité intéressante qu’il exploite à merveille pour renforcer les refrains, puis c’est avec The Storm que nous continuons notre route, d’abord dans la douceur puis avec une fureur éclatante. Le morceau nous lacère continuellement avec ses riffs avant de laisser Redemption mettre un point final avec des patterns plus capricieux qui donnent des teintes légèrement différentes à la noirceur virulente, où ils seront accompagnés par la soprano italienne Laura Delogu.

Bien que profondément ancré dans un Black Metal oppressant, Paths to Deliverance s’ouvre à d’autres influences sur Ten, faisant de l’album un puits de noirceur intrigant et très riche à savourer comme il se doit.

85/100

Version Française ?

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