Alien Weaponry regarde vers le ciel avec son nouvel album.
Intitulé Te Ra (“le soleil” en maori), il est leur troisième et permet à Henry de Jong (batterie/choeurs), Lewis de Jong (guitare/chant) et Turanga Morgan-Edmonds (basse/choeurs) de consolider leur partenariat avec leur label de toujours, Napalm Records.
Le trio attaque avec Crown, une première composition énergique qui le devient encore plus lorsque les parties vocales entrent en jeu, mêlant leur groove accrocheur à des tonalités fédératrices inspirée des années 2000 sur le refrain et ses choeurs, puis on enchaîne sans attendre avec Mau Moko où le groove des néo-zélandais fera des ravages dans les fosses. Le son reste massif et énergique en permanence, laissant la voix claire apporter cette touche plus légère avant de repartir à pleine allure jusqu’à un final explosif avant que le groupe ne s’attaque aux réseaux sociaux sur 1000 Friends. Si côté son, on reste sur des riffs efficaces, le message vindicatif semble bien passer en compagnie de la rythmique vive et tranchante qui devient plus pesante sur Hanging by a Thread, créant un véritable contraste avec les parties vocales beaucoup plus calmes, mais absolument pas moins intenses. Retour du son furieux et des paroles en Maori sur Tama-Nui-Te-Ra qui nous ramène aux influences premières du groupe sur un groove dévastateur que le groupe trouvera le moyen de renforcer avant le dernier refrain qui mène à l’inquiétante Myself to Blame. La guitare adopte d’abord des touches mélancoliques, mais la violence ne manquera pas de refaire surface pour un court break, mais la balade prend fin en atteignant Taniwha où les musiciens font équipe avec Randy Blythe (Lamb of God) pour renforcer sa fureur et réaliser l’un des duos les plus explosifs du Groove Metal. Une sirène nous avertit du début de Blackened Sky, morceau aux influences Nu Metal assez évidentes mais qui s’adaptent parfaitement à la touche du trio et à leurs harmoniques tranchantes, puis Te Riri O Tawhirimatea enchaîne avec la même puissance brute tout en retournant à leur langue ancestrale. On continue avec une touche plus complexe sur Ponaturi qui use de plus en plus de leads pour créer un contraste avec les moments de quiétude, mais également des effets modernes avant que l’album ne prenne fin sur la courte mais fédératrice Te Kore qui reste dans ce mélange imposant d’où les voix émergent, lui donnant cette unicité.
Il n’aura fallu que trois albums à Alien Weaponry pour avoir sa propre touche. Leurs racines Maori permettent aux musiciens de s’inspirer de la scène Thrash/Groove/Metalcore tout en restant singuliers, et je suis certain que Te Ra participera activement à leur ascension.
85/100