Review 2668 : Buried Realm – The Dormant Darkness

Buried Realm remet le couvert avec The Dormant Darkness, son quatrième album.

Il aura fallu un peu plus de deux ans à son créateur, Josh Dummer (chant/tous instruments), aidé par Heikki Saari (batterie, Finntroll, Crownshift, ex-Norther), Francesco Ferrini (orchestrations, Fleshgod Apocalypse), Ronnie Björnström (mix/mastering, Blood Red Throne, Bodyfarm, Centinex, Nightrage, Paganizer, Sorcerer…) et Dan Goldsworthy (artwork, Aborted, Cradle of Filth, Inhuman Condition, Orden Ogan, Sylosis…).

L’album débute par Bloodline Artifice où les musiciens sont rejoints par Christian Älvestam (Aortha, Cipher System, ex-Scar Symmetry…) et Dean Arnold (Primalfrost, ex-Vital Remains) au chant, créant une diversité et une agressivité de chaque instant. Les éruptions vocales régulières permettent tout de même au guitariste de placer ses leads tranchants avant que Futuristic Hollow Nation ne prenne la suite, invitant à nouveau Christian à hurler, mais aussi Christopher Amott (Black Earth, ex-Arch Enemy, ex-Dark Tranquillity) pour des solos furieux. Les orchestrations sont largement plus mises en avant sur ce morceau, le rendant menaçant mais majestueux avant son final, suivi de près par Human CodePer Nilsson (Scar Symmetry) et Björn « Speed » Strid (Soilwork, The Night Flight Orchestra) viennent prêter main forte aux musiciens. Le morceau est extrêmement accrocheur et se permet également des harmoniques intéressantes tout comme sur A Futile Endeavor où la guitare de Josh est rejointe par celle de Daniel Freyberg (Crownshift, ex-Children of Bodom, ex-Bodom After Midnight) pour compléter la fureur évidente de la composition. Where the Armless Phantoms Glide, Pt. II prend la suite en faisant revenir Björn « Speed » Strid et en accentuant les orchestrations à nouveau, rendant le morceau a la fois très rythmé et fédérateur avant de passer à Ophidian Dreams, création instrumentale où Josh aligne ses riffs et mélodies de manière très cohérente et surtout intéressante, chose rare pour moi qui ai du mal avec les titres exclusivement instrumentaux. Après un instant de répit, le chant réapparaît sur Jaws of the AbyssChristian Älvestam reviendra pour placer à nouveau sa voix pour accompagner le capitaine du navire sur le plus long et le plus accessible des morceaux, mais également sur l’éponyme The Dormant Darkness, où ils sont rejoints par Gus G (Firewind, ex-Dream Evil, ex-Ozzy Osbourne) qui donnera des touches puissantes aux leads de cette composition épique qui referme l’album.

Buried Realm est un projet bien rodé qui navigue sans cesse entre Death Technique et Mélodique sans jamais renier l’un ou l’autre, et qui sait tirer profit des capacités de ses invités pour faire de The Dormant Darkness un excellent album. A mettre entre toutes les mains si les styles vous parlent !

95/100

English version?

Quelques questions à Josh Dummer, créateur et tête pensante du projet Technical/Melodic Death Metal Buried Realm, à l’occasion de la sortie de son nouvel album, The Dormant Darkness.

Bonjour Josh, et tout d’abord merci beaucoup pour ton temps ! Comment pourrais-tu présenter le groupe Buried Realm sans utiliser les genres habituels du Metal, comme “Death Metal” ou ses sous-genres ?
Josh Dummer : Hey, merci aussi… Je dirais que la musique navigue à travers des couches d’agression et de mélodie, offrant une gamme dynamique qui passe d’une intensité foudroyante à des moments de beauté mélodique et obsédante.

Te souviens-tu de l’origine du nom Buried Realm, et comment l’associes-tu à la musique de ton projet ?
Josh : Il n’y a pas de “thème” ou de “message” spécifique derrière ce nom. Je l’ai trouvé il y a plusieurs années et j’ai pensé qu’il sonnait bien.

Le groupe est sur le point de sortir son quatrième album, The Dormant Darkness. Comment te sens-tu ? As-tu déjà des retours ?
Josh : Je suis très enthousiaste. Je pense que cet album repousse beaucoup de limites par rapport aux précédents albums de Buried Realm, en termes d’écriture et de capacités physiques. Les réactions ont été positives jusqu’à présent. J’ai hâte que tout le monde l’écoute.

Comment résumerais-tu l’identité de The Dormant Darkness en seulement trois mots ?
Josh : “The”, “Dormant” et “Darkness” semblent convenir, haha… Si je devais décrire l’identité de The Dormant Darkness en seulement trois mots, je dirais “nocturne”, “féroce” et “obsédant”. L’album dégage une atmosphère sombre et mystérieuse, avec des moments de chaos contrebalancés par des mélodies cinématiques et persistantes.

Comment s’est déroulé le processus de création de The Dormant Darkness ? A-t-il évolué avec le temps, alors que ton premier album est sorti en 2017 ?
Josh : J’ai commencé à écrire immédiatement après la sortie de l’album éponyme, vers l’été 2022. Cela a pris du temps pour assembler toutes les chansons. Au départ, l’album devait être un EP avec seulement cinq chansons. Pendant que Heikki enregistrait la batterie pour ces chansons, j’ai fini par en écrire deux autres et j’ai dit : “Hé, mec, j’ai deux chansons de plus…”. Puis, lorsqu’il a commencé à les enregistrer, cela s’est reproduit, cette fois-ci avec une seule autre chanson, haha. Cette dernière chanson était Jaws of the Abyss, et à ce moment-là, Christian avait déjà contribué à trois morceaux. Nous avions parlé d’écrire de la musique ensemble pour un autre projet, alors nous avons profité de cette occasion pour “tâter le terrain”, pour ainsi dire. Heureusement, Heikki était d’accord, et ce qui a commencé comme un EP est finalement devenu un album complet.

Le son du groupe est bien sûr ancré entre le Death Metal mélodique et technique, mais comment parvenez-vous à créer votre propre touche ?
Josh : J’écris simplement ce qui me semble naturel.

As-tu une chanson préférée sur cet album ? Ou peut-être la plus difficile à réaliser ?
Josh : Je n’ai pas de chanson préférée, mais j’ai de bons souvenirs de l’élaboration de l’album. Par exemple, en plus des incroyables musiciens invités – dont certains étaient mes héros musicaux quand j’étais adolescent – des amis et des adeptes de Buried Realm ont participé au chant sur le titre de l’album. C’était un moment spécial pour moi. Human Code a été la chanson la plus exigeante pour un guitariste.

Où trouves-tu l’inspiration pour créer de la musique ? Y a-t-il un concept sur The Dormant Darkness ?
Josh : J’ai toujours eu des mélodies ou des idées rythmiques qui flottaient dans ma tête, et transformer ces fragments en chansons complètes est toujours un défi excitant. Le processus est gratifiant, et le résultat final est généralement satisfaisant. Il y a un concept derrière The Dormant Darkness, mais à l’instar des autres albums de Buried Realm, les paroles sont souvent métaphoriques plutôt que littérales, si cela a un sens. Je trouve que cette approche donne une image plus intrigante. Au final, j’aime que les auditeurs se connectent à la musique à leur manière et l’interprètent à travers leurs propres expériences.

Penses-tu t’être amélioré en tant que musicien et auteur-compositeur avec ce nouvel album ?
Josh : Je pense que oui.

Il y a beaucoup d’invités sur l’album, que ce soit pour une chanson ou pour l’ensemble de l’album, comme Heikki Saari et Francesco Ferrini. Comment as-tu collaboré avec eux, et comment avez-vous demandé aux nouveaux de rejoindre l’album ?
Josh : C’est le deuxième album avec Heikki à la batterie. Nous avons apprécié de travailler ensemble sur le dernier, donc le faire revenir était une évidence. Le processus a été incroyablement fluide. Pour cet album, je savais que je voulais incorporer plus d’orchestration, et Francesco est un génie dans ce domaine. Je lui ai envoyé les chansons pour voir s’il était intéressé, et heureusement, il l’était. Il a réenregistré certaines de mes idées de synthé avec des effets améliorés pour beaucoup de chansons et a également composé l’orchestration. J’ai approché les autres invités de la même manière qu’avec Francesco, en partageant la musique avec eux et en voyant s’ils étaient intéressés. Ils l’étaient, et tout s’est mis en place naturellement.

Le groupe a retravaillé avec Ronnie Björnström pour le mixage/mastering et Dan Goldsworthy pour la pochette, avaient-ils des directives ?
Josh : Je connais Ronnie et Dan depuis un certain temps. Ils sont tous les deux décontractés et il est très facile de travailler avec eux. Mais le processus a été très long. D’abord, Ronnie et moi avons testé plusieurs amplis de guitare et différents mixages pour quelques chansons qui étaient déjà terminées début 2024. Nous pensions avoir un bon “modèle” de mixage, mais lorsque nous sommes revenus des mois plus tard pour mixer correctement l’ensemble de l’album, nous avons fini par changer beaucoup de choses : différents amplis de guitare, différents mixages de batterie, etc. Cela s’explique principalement par le fait que les dernières chansons introduisaient davantage de couches, ce qui nécessitait des ajustements pour leur faire de la place. Dan et moi avons commencé à réfléchir à des idées pour la maquette près d’un an avant qu’il ne commence à la réaliser. Ils sont tous les deux formidables et incroyablement patients avec moi, haha.

The Dormant Darkness est à nouveau une sortie indépendante, comment gères-tu tout par toi-même ? Serais-tu d’accord pour collaborer avec un label ?
Josh : C’est vrai que ça fait beaucoup à gérer ! Cela dit, c’est devenu plus facile avec l’expérience, non seulement en travaillant sur les quatre albums de Buried Realm, mais aussi avec Circaic et Frozen Eternity. Je ne dirais pas “non” à l’offre d’un label, tant que cela a du sens. Mais pour l’instant, je n’en vois pas l’utilité.

Buried Realm est ton projet solo, mais envisagerais-tu un jour de jouer sur scène, peut-être avec des musiciens engagés ?
Josh : Oui ! J’y ai pensé de très nombreuses fois. Nous verrons si ce jour arrive.

Avant Buried Realm, tu avais un autre groupe, Frozen Eternity (maintenant Circaic), quelle différence vois-tu entre créer de la musique seul et avec d’autres personnes ?
Josh : Frozen Eternity a commencé comme un groupe de deux personnes, où j’écrivais la musique et l’autre personne enregistrait les voix. Ce processus s’est poursuivi dans Circaic, donc je ne me sens pas si différent de la création de musique pour Buried Realm.

Que va-t-il se passer dans les prochains mois pour Buried Realm ?
Josh : Nous allons continuer à promouvoir l’album avec des singles et des vidéos. Soyez prêts !

Y a-t-il des musiciens ou des artistes avec lesquels tu aimerais collaborer à l’avenir pour Buried Realm ? Que ce soit pour une chanson ou plus.
Josh : Ce serait vraiment cool de travailler avec Marty Friedman. Je suis un grand fan de l’époque Marty Friedman de Megadeth, de Cacophony, et bien sûr de son travail en solo.

Si tu devais organiser un concert pour la sortie de The Dormant Darkness, avec quels groupes aimerais-tu jouer ? Je te laisse créer une affiche avec Buried Realm et trois autres groupes ! Même les réponses irréalistes sont acceptées.
Josh : Buried Realm, Into Eternity, Old Man’s Child, Bloodbath. On dirait une nuit de folie !

Dernière question amusante : à quel plat comparerais-tu la musique de Buried Realm ?
Josh : Haha, peut-être quelque chose comme un gâteau au chocolat noir décadent avec des épices et des couches inattendues.

C’était la dernière question pour moi, donc merci beaucoup pour ton temps et ta musique depuis toutes ces années, les derniers mots sont pour toi !
Josh : Merci beaucoup d’avoir toujours pris le temps d’écouter la musique et de discuter. À la prochaine fois…

One thought on “Review 2668 : Buried Realm – The Dormant Darkness

Laisser un commentaire